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Transports

En Allemagne, 300.000 voitures diesel quasiment invendables

Un climat de défiance règne autour des véhicules diesel

Un climat de défiance règne autour des véhicules diesel - Thomas Kienzle - AFP


En raison des incertitudes autour de possibles interdictions, les consommateurs rechignent à opter pour ces voitures. Un manque à gagner qui pourrait potentiellement atteindre plusieurs milliards d'euros, selon la fédération allemande des concessionnaires.

Dans la foulée du scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen en Allemagne, plusieurs villes du pays songent à interdire à la circulation les modèles les plus polluant. À Stuttgart, un juge administratif a émis, fin juillet, un avis favorable à une interdiction, donnant raison à une organisation écologique qui avait qui réclamait le bannissement des véhicules diesel pour assainir l'air de la ville. Jugement que le Land du Bade-Wurtemberg a promis d'étudier.

Angela Merkel a beau promettre, en début de semaine, qu'elle souhaitait "rétablir la confiance dans le diesel" pour "garder une industrie forte", les automobilistes ne sont pas rassurés. Loin s'en faut.

Des baisses de prix incontournables

À tel point que les véhicules diesel se vendent mal, très mal même. Selon ZDK, l'association des concessionnaires allemands, 300.000 voitures équipées de moteur Euro 5 (l'avant-dernière norme européenne d'émission de rejets polluants pour les moteurs diesel, avant Euro 6) seraient invendus.

Sur la base d'un prix moyen estimé à 15.000 euros par véhicule, l'association chiffre le manque à gagner à 4,5 milliards d'euros. "Ces véhicules se vendent avec énormément de difficultés", assure Thomas Peckruhn, son président cité par Automotive news.

L'association explique avoir basé son enquête sur un réseau de 718 concessionnaires. En raison de ces difficultés, 77% d'entre eux ont été contraints de baisser les prix.

"Nous avons besoin de signaux clairs du gouvernement pour comprendre si et dans quelles conditions ces véhicules peuvent être affectés par des interdictions de circulation", fait valoir Thomas Peckruhn.

J.M.