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En Chine, les matières premières soutiennent les prix à la production

Une ouvrière chinoise sur une ligne de production automobile. (image d'illustration)

Une ouvrière chinoise sur une ligne de production automobile. (image d'illustration) - Wang Zhao - AFP

Le renchérissement des prix sortie d'usine, baromètre de la vigueur du secteur industriel, s'est poursuivi en juillet au même rythme que les mois précédents, reflétant surtout la nette hausse des cours des matières premières, acier en tête.

L'indice PPI des prix à la production a augmenté de 5,5% sur un an le mois dernier, soit exactement le même taux qu'en mai et en juin mais bien moins qu'en avril (6,4%), a indiqué mercredi le Bureau national des statistiques (BNS). C'est également moins que l'accélération attendue par les experts sondés par l'agence Bloomberg (5,6%).

Après plusieurs années de déflation persistante, les prix à la production avaient rebondi courant 2016 puis début 2017, avant de modérer un peu leur hausse au printemps.

De son côté, l'indice des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation et de la demande des ménages, a trébuché à 1,4% sur un an, contre 1,5% en juin et mai. Là encore, le chiffre est inférieur aux attentes et toujours très en-deçà du niveau cible de 3% que s'est fixé Pékin. De quoi ménager la marge de manoeuvre de la banque centrale dans ses efforts de désendettement du pays.

Les prix sortie d'usine "sont confortés par de meilleures perspectives pour la conjoncture chinoise" sur fond d'accélération de la production industrielle et de l'activité manufacturière, a commenté Xie Yaxuan, économiste de China Merchants Securities, cité par Bloomberg.

L'indice PPI gonflé par l'envolée du cours des matières premières

Cette solidité persistante de la demande est notamment alimentée par des projets d'infrastructures toujours en plein essor. Pour autant, de l'avis général, le PPI est surtout gonflé par l'envolée des cours des matières premières (charbon, acier, ciment...).

"Les autorités affichent leur détermination à réduire les capacités de production de métaux non-ferreux" et elles se sont déjà attaquées aux aciéristes et cimentiers. Des groupes publics souvent gravement surcapacitaires et endettés, observe David Qu, analyste de la banque ANZ. Or, cela conduit à réduire sensiblement l'offre et donc à conforter les cours et indirectement les prix à la production.

"Cette stabilisation de l'inflation (des prix sorties d'usine) au même niveau depuis trois mois est presque entièrement due au récent bond des prix nationaux de l'acier", estime même Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics.

Néanmoins, selon lui, "avec le durcissement réglementaire en cours pesant sur l'activité, l'inflation a déjà commencé à s'essouffler et le rebond des prix à la production va continuer de s'effriter" au cours du deuxième semestre, à mesure que fondra la croissance économique.

A.M. avec AFP