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En plus de raccourcir nos vies, la pollution de l'air coûte cher

 À lui seul, le coût économique des décès représente plus de 1.400 milliards de dollars par an à l’Europe.

À lui seul, le coût économique des décès représente plus de 1.400 milliards de dollars par an à l’Europe. - Fred Dufour - AFP

L’Organisation mondiale de la santé a publié, le 28 avril, une première estimation sur son coût économique au niveau de 53 pays en Europe: 1.600 milliards de dollars par an.

Je pollue, tu pollues, il pollue… et au final, nous payons tous la mauvaise qualité de l’air. La pollution de l’air coûte en effet cher à l'Europe: 1.600 milliards de dollars par an. Un coût qui atteint même 20% du PIB au sein de dix pays de la zone Europe, selon une étude portant sur 53 pays européens, réalisée par le Bureau régional de l'organisation mondiale de la santé (OMS) à la demande de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

L'OMS estime que 600.000 décès prématurés et maladies ont été provoqués par la pollution en 2012. 482.000 d'entre eux sont dus à des maladies cardiaques et respiratoires, des accidents vasculaires cérébraux ou encore des cancers du poumon. 

Quant à la pollution de l'air intérieur, elle a entraîné 117.200 décès supplémentaires (cinq fois plus dans les pays à revenus faible et moyen que dans les pays à revenu élevé). De plus, 90% de la population en Europe a été exposée à des niveaux de particules fines supérieures à la normale, note l’OMS.

Des chiffres qui alarment les politiques 

Cette nouvelle étude a été publiée mardi 28 avril, au moment même où débute une réunion de trois jours sur "l’environnement et la santé en Europe". 

Plus de 200 représentants de pays européens et d’organisations internationales sont réunis à Haïfa, en Israël, jusqu'au 30 avril pour examiner les moyens pour lutter contre la pollution de l’air. Un sujet clé qui sera également au cœur d’une conférence ministérielle en Géorgie en 2016.

"Il est rentable d'atténuer les effets de la pollution de l'air sur la santé. Les bases factuelles dont nous disposons donnent aux décideurs de l'ensemble des pouvoirs publics une raison impérieuse d'agir. Si différents secteurs s'unissent dans cette lutte, nous sauverons plus de vies, mais nous obtiendrons aussi des résultats qui vaudront des sommes d'argent exorbitantes" déclare le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l’Europe. ​

Khadria Fouad-Djama