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En rachetant GE, Haier devient leader mondial de l'électroménager

Haier assure être la première marque mondiale d'électroménager, devant Whirlpool et Electrolux.

Haier assure être la première marque mondiale d'électroménager, devant Whirlpool et Electrolux. - STR - AFP

Le conglomérat américain a annoncé ce vendredi qu'il vendait son activité électroménager au chinois Haier pour 5,4 milliards de dollars. Un montant colossal pour une acquisition chinoise aux États-Unis.

Le conglomérat américain General Electric (GE) a annoncé vendredi qu'il allait vendre son activité électroménager pour 5,4 milliards de dollars au géant chinois du secteur Haier, une des plus grosses acquisitions chinoises jamais réalisées aux États-Unis.

En rachetant à GE - un groupe centenaire et emblématique - sa branche électroménager, Haier peut espérer donner un coup d'accélérateur à ses ambitions internationales, après s'être principalement développé en Asie.

Basé dans la métropole portuaire de Qingdao (est), Haier est le deuxième fabricant chinois d'électroménager. Mais il assure, en citant des chiffres du cabinet Euromonitor, être la première marque mondiale de gros appareils électroménagers avec 10,2% de parts de marché en 2014, devant ses rivaux Whirlpool et Electrolux.

76 réfrigérateurs détruits à coups de marteau 

Le groupe est issu d'une minuscule société d'État lourdement endettée que son patron actuel, Zhang Ruimin, a redressée dans les années 1980 avant d'en faire progressivement un mastodonte du secteur, se taillant une réputation d'entrepreneur redoutable aux méthodes iconoclastes.

Peu après son arrivée, ayant reçu le courrier d'un client mécontent, Zhang Ruimin avait rassemblé des employés pour leur faire fracasser à coups de marteau 76 réfrigérateurs défectueux... Voulant ainsi leur imposer un souci de qualité accru. Le marteau en question figure aujourd'hui dans un musée national, selon l'agence Chine nouvelle.

Le groupe est connu pour ses stratégies novatrices mais drastiques: sévères évaluations des performances des cadres, décentralisation des décisions, à tel point que Haier a fait l'objet d'études de cas dans de prestigieuses universités américaines.

Deux acquisitions chinoises historiques en une semaine

Les relations de Haier avec l'État chinois restent cependant opaques, des inconnues subsistant sur la composition de son capital. Le groupe possède deux entités cotées sur les Bourses de Shanghai et Hong Kong.

Autre originalité: plutôt que d'être sous-traitant de marques étrangères, Haier a choisi de capitaliser sur sa propre marque à l'international, avec l'objectif ostensible de redorer le blason du "made in China" et de se distinguer par ses innovations, notamment sur les objets connectés.

Le groupe n'en est pas non plus à sa première acquisition à l'étranger, après le rachat il y a trois ans d'une partie des actifs du japonais Sanyo, puis celui du néo-zélandais Fisher&Paykel. Mais l'opération dévoilée ce vendredi est, selon le cabinet Dealogic, la troisième plus grosse acquisition chinoise jamais enregistrée aux États-Unis... non loin devant le rachat, également annoncé cette semaine, du studio hollywoodien Legendary par le conglomérat Wanda pour 3,5 milliards de dollars.

N.G. avec AFP