Enel met fin à sa coopération avec EDF dans les EPR en France
C’est une autre mauvaise nouvelle pour l’EPR de Flamanville. Le géant italien de l'énergie Enel a informé, ce mardi 4 novembre, qu'il allait exercer son droit de retrait du partenariat stratégique signé en 2007 avec EDF.
Ce partenariat prévoyait la participation d'Enel au projet EPR de Flamanville, dont il devait prendre 12,5% du capital, ainsi qu’à cinq projets devant être construits en France, suivant la même technologie EPR.
Cette décision survient après qu’EDF a annoncé, lundi, un nouvel alourdissement de la facture pour l’EPR de la manche, à 8,5 milliards d’euros, contre 6 milliards auparavant.
Les explications d'Enel y font d’ailleurs en partie référence: "Flamanville s'est retrouvé confronté à des dépassements de coûts et à des retards. A cela s'ajoutent une forte baisse de la demande d'électricité et un calendrier incertain pour les autres investissements dans le nucléaire en France". Autrement dit, la facture de 8,5 milliards d'euros annoncée hier par EDF a été l'une des dernières gouttes faisant déborder le vase.
Un coût de production apparemment trop élevé
Per Lekander, analyste chez UBS cité par Reuters, estime que "d'une certaine manière, les dernières 24 heures ont tué le nucléaire français. Avec de tels coûts, l'exportation est impossible et maintenant vous avez un des rares partenaires qui se retire. C'est très mauvais signe". Se basant sur de rapides calculs, il juge que "le coût complet de production serait de 105 euros par MWh, soit le double du prix actuel de l'électricité", pour le projet de Flamanville.
Le groupe italien précise qu'il continuera à opérer sur le marché français, qu'il qualifie de "stratégique" et à coopérer avec EDF à l'avenir. Par ailleurs, avec son retrait du projet Flamanville, Enel devrait recevoir 613 millions d'euros de remboursement plus les intérêts.