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Energie

Engie dans le collimateur de Bruxelles

Engie va prochainement adresser des explications à la Commission européenne

Engie va prochainement adresser des explications à la Commission européenne - Éric Piermont - AFP

La Commission européenne a révélé ce jeudi que l'ex-GDF Suez pourrait avoir bénéficié d'avantages fiscaux au Luxembourg à hauteur de 300 millions d'euros. Le Grand-Duché assure que l'entreprise française n'a reçu aucun traitement de faveur.

Engie est dans le viseur de la Commission européenne. L'ex-GDF pourrait avoir bénéficié d'environ 300 millions d'euros d'avantages fiscaux au Luxembourg, révèlent des documents publiés jeudi par Bruxelles, qui enquête sur deux "montages financiers" du groupe énergétique au sein du Grand-Duché.

Selon l'enquête préliminaire publiée par Bruxelles, deux filiales d'Engie au Luxembourg ont pu déduire à elles deux un total d'un peu plus d'un milliard d'euros de leurs bénéfices imposables entre 2009 et 2015.

Or, si les présomptions de la Commission se confirment, cette somme aurait dû être taxée à 29%, le taux d'imposition sur les sociétés en vigueur au Luxembourg, soit environ 300 millions d'euros.

Des explications à venir

Interrogé par l'AFP, Engie, dont l'État français possède un tiers du capital, a indiqué qu'il "fournira(it) ses commentaires à la Commission européenne et à l'Etat du Luxembourg dans les mois à venir".

Le Luxembourg a pour sa part assuré "qu'aucun traitement fiscal particulier" n'avait été octroyé.

L'enquête de la Commission, ouverte mi-septembre, vise des accords fiscaux (ou "ruling") passés par le Luxembourg et GDF Suez autour de deux transactions financières intragroupes lancées en 2009 et en 2011.

L'effet LuxLeaks

L'État français est le principal actionnaire d'Engie, avec 32,76% du capital au 31 décembre 2015. Le ministère français des Finances s'est refusé à tout commentaire.

Les avantages fiscaux accordés à des multinationales sont depuis plusieurs mois dans le collimateur de Bruxelles, pressé notamment par les révélations issues du scandale LuxLeaks en 2014, puis des Panama Papers en 2016.

En 2014, l'affaire LuxLeaks avait mis en lumière les accords passés par le Luxembourg avec des multinationales pour les attirer sur son sol, à une époque où l'actuel président de la Commission Jean-Claude Juncker en était le Premier ministre.

J.M. avec AFP