BFM Business
Services

Eric Schmidt, l'homme qui a fait du bébé Google un adulte, s'en va

Eric Schmidt est arrivé chez Google en 2001.

Eric Schmidt est arrivé chez Google en 2001. - Paul j. Richards - AFP

Le président d'Alphabet, qui détient Google, quittera ses fonctions en janvier. Arrivé dans le groupe au début des années 2000, il est celui qui a fait passer Google de PME de geek à mastodonte mondial.

En janvier, Eric Schmidt quittera ses fonctions de président d'Alphabet, la maison-mère de Google, comme l'a annoncé le groupe jeudi. Cette figure historique de la Silicon Valley restera dans les esprits comme l'homme qui a permis à la start-up geek qu'elle était alors d'atteindre la maturité.

Quand il est arrivé chez Google en 2001, on avait demandé aux deux fondateurs, Sergey Brin et Larry Page, pourquoi ils engageaient cet homme en particulier. Âgés tous deux de 28, ils avaient répondu : "Parce que l'on a besoin de la surveillance d'un adulte".

La phrase est restée célèbre parce qu'elle dit exactement quel rôle il a joué. Eric Schmidt a été le papa, le tuteur, la personne qui a fait grandir le groupe. Aux côtés des deux geeks visionnaires, il a endossé le costume du gestionnaire du quotidien.

Une PME de 200 personnes devenue un géant

C'est lui qui va mener à bien l'introduction en Bourse de l'entreprise en 2004. Lui qui va gérer les transactions, comme le rachat de YouTube en 2006. Encore lui qui conduit la transition vers Android, alors que personne ne savait ce qu'était Android à l'époque. En somme, Eric Schmidt est celui qui a transformé cette PME de 200 personnes en l'une des plus grandes entreprises du monde.

Eric Schmidt aura également marqué les esprits avec quelques sorties médiatiques assez inquiétantes. Alors que le côté "Big Brother" de Google inquiète, il déclare que "seul ceux qui ont quelque chose à se reprocher redoutent la surveillance".

L'homme est direct dans sa façon de s'exprimer, et constamment sous le feu des projecteurs. Larry Page et Sergey Brin, eux, détestent les médias et répondre aux interviews. Ils se font discrets. Eric Schmidt joue donc la figure publique, celui qui va au feu quand se posent des problèmes de régulation ou de fiscalité.

Depuis quelques années déjà, Eric Schmidt a pris du recul, Sergey Brin est aux abonnés absents, et Larry Page a repris les rênes de Google. Mais le co-fondateur du géant du web ne devrait pas pour autant commencer à s'exprimer en direct. La nouvelle génération, et notamment Sundar Pichai, devenu CEO de Google devrait prendre la main, y compris dans l'expression publique.

Anthony Morel, édité par N.G.