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Vie de bureau

Et si vous implantiez un potager au bureau?

En s'adonnant au jardinage, les salariés font baisser leur niveau de stress mais créent aussi de nouveaux liens.

En s'adonnant au jardinage, les salariés font baisser leur niveau de stress mais créent aussi de nouveaux liens. - heimgruen- cc

"Quelques brins de ciboulette fraîchement cueillis dans la salade de la cantine ou de la menthe fraîche pour la pause thé? C'est la promesse de Plantoburo, une entreprise qui veut faire profiter les salariés des bienfaits du jardinage et des plantes."

Placer une plante par-ci par-là pour égayer l'open space, c'est bien, mais il est aujourd'hui possible d'aller bien plus loin. C'est en tout cas le credo de Noham Choulant, le fondateur de Plantoburo. Cet ancien informaticien veut rendre la nature plus présente sur le lieu de travail afin de favoriser le bien-être de chacun.

Pour verdir nos bureaux, Noham Choulant a donc développé un concept de "potager" où peuvent croître plantes aromatiques, légumes et fleurs comestibles… Il propose évidemment en priorité ses services aux entreprises qui disposent d'un espace à planter à l'extérieur. Mais toutes les configurations sont possibles. Un parking, une terrasse, un toit peuvent aussi être transformés en potager. Et avec le système qu'il a mis au point, il est même possible de faire pousser des plantes à l'intérieur des locaux.

Il suffit de remplir de substrat des structures en bois qui s'emboîtent, de planter les graines de son choix et le tour est joué. "Un institut de formation m'a passé une commande pour cultiver des plantes afin que les gens puissent se préparer des infusions", cite en exemple Noham Choulant. 

Allier le beau et le goûteux

Plantoburo ne propose pas de reproduire les jardins à la grand papa, où alternent les rangées de poireaux, de choux et de tomates. Adepte de la permaculture, l'entrepreneur veut allier le beau, le gustatif et le respect de la nature. "J'aime varier les associations de plantes, jouer sur les coloris, diversifier les formes pour que cela devienne un lieu attrayant pour les salariés tout en restant facile à entretenir", explique le jardinier.

A la demande d'un de ses clients, il a ainsi créé un jardin reprenant la forme d'un mandala de 90 mètres carrés, où des tables sont installées pour que les salariés puissent déjeuner ou prendre une pause au milieu de cette verdure. Selon les demandes, il peut y faire pousser différentes variétés de salades, des artichauts, des poireaux perpétuels, des plantes aromatiques… Plantoburo propose même une formule ratatouille, dont les légumes pourront être cuisinés par la cantine de l'entreprise. Pour que l'espace reste attrayant toute l'année, il faut aussi jouer les paillages de couleur. Il faut compter 1.500 à 2.000 euros pour un jardin d'une quarantaine de mètres carrés.

Les salariés mis à contribution

Mais comment impliquer les salariés dans cette démarche? En premier lieu en faisant appel à leur connaissance du lieu, pour savoir où sont les vents dominants, les espaces plus humides… et aussi s'assurer que la pelouse n'a pas servi il y a quelques années à entreposer des produits toxiques. Ensuite, il faut mobiliser les bonnes volontés. "Il faut environ une journée de travail à 5 personnes pour mettre en place un espace de culture de 40 à 50 m2. Ensuite une à deux heures par semaine suffiront à l'entretien", détaille Noham Choulant.

Dans l'idéal, le patron peut permettre à ses salariés de prendre sur leur temps de travail la réalisation de ces travaux. Il a en tout cas tout à y gagner: le jardinage permet de diminuer le stress, ce qui sur le long terme peut améliorer la santé des salariés et diminuer le nombre d'arrêt maladie. Ces nouveaux espaces permettent aussi de créer du lien entre les collaborateurs, de développer leur curiosité, voire valoriser certaines personnes habituellement plus en retrait.

Plantoburo n'est qu'une première étape, Noham a d'autres projets en cours d'élaboration. Il travaille actuellement au développement d'un réseau d'échange de graines interentreprise et peaufine un projet de jardinière entièrement autonome qui gérera la lumière comme l'arrosage.

Coralie Cathelinais