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États généraux de l'alimentation: un manque de thèmes selon les ONG

Les États généraux de l'alimentation débutent ce jeudi

Les États généraux de l'alimentation débutent ce jeudi - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

38 ONG demandent au gouvernement d'intégrer dans les États généraux de l'alimentation des thèmes comme la santé, le changement climatique ou la fiscalité agricole.

Une coalition de 38 organisations non gouvernementales appellent ce mercredi le gouvernement à intégrer dans les États généraux de l'alimentation, dont le coup d'envoi sera donné jeudi, des enjeux comme les liens avec la santé, l'adaptation au changement climatique ou la fiscalité agricole.

Des organisations environnementales, de solidarité et agricoles saluent dans un communiqué "l'initiative d'Emmanuel Macron d'ouvrir le débat sur les questions de l'alimentation et de l'agriculture", mais estiment que "certaines priorités essentielles manquent à l'appel" dans les thèmes qui vont être débattus tout l'automne.

Parmi ces sujets figurent "le lien entre "l'alimentation et la santé", "l'adaptation aux changements climatiques", "la fiscalité agricole", "le droit au revenu paysan", "la préservation du foncier agricole" et des "ressources halieutiques" et la participation des citoyens aux choix de modèles agricoles.

"Phase de négociations politiques"

Les organisations veulent aussi qu'au-delà de la phase de consultation, qui va s'étaler de début septembre à fin novembre, s'ouvre "une phase de négociations politiques" afin d'arbitrer les éventuels "dissensus" et de donner "une cohérence aux politiques publiques".

Enfin, elles regrettent que la consultation du public soit prévue "en plein été et à la rentrée", ce qui rend la participation "difficile". "Les objectifs et le traitement de cette consultation, encore inconnus, doivent être précisés", plaident-elles.

L'objectif des États généraux est de permettre le "partage" équitable de la "valeur ajoutée" des produits alimentaires entre agriculteurs, industriels de l'agroalimentaire et grande distribution, alors que le monde agricole est en pleine crise. Ils doivent aussi permettre de promouvoir et de rendre plus accessible une alimentation saine et durable.

"Réinventer le modèle agricole"

Le Premier ministre Édouard Philippe lancera jeudi les travaux, qui seront conclus pour cette première journée par le président de la République Emmanuel Macron. Quatre ministres s'exprimeront: Stéphane Travert (Agriculture), Agnès Buzyn (Santé), Bruno Le Maire (Economie) et Nicolas Hulot (Transition écologique).

"Notre modèle agricole est à bout de souffle, surtout pour les agriculteurs qui n'arrivent plus à vivre de leur activité", a affirmé à l'AFP Arnaud Gauffier du WWF. "Il faut réinventer un modèle qui permettent de garantir un revenu aux agriculteurs, de se nourrir correctement et de protéger l'environnement", a-t-il ajouté en citant comme alternatives "bien sûr le bio, mais aussi l'agroécologie au sens large, avec des exploitations plus autonomes, plus diversifiées".

P.L avec AFP