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Euronaval: Fincantieri et Naval Group vont tenter de faire bonne figure

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- - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Naval Group et Fincantieri poursuivent leurs discussions afin de faire aboutir leur projet d'alliance. Seulement les relations diplomatiques entre la France et l'Italie plombent le dossier. La grande alliance envisagée pourrait bien se muer en une simple coentreprise.

Sauver la face. C'est l’état d'esprit qui règne alors que se tient Euronaval, le grand rendez-vous de l'industrie navale de défense à Paris. Si Hervé Guillou, le patron de Naval Group, rêve toujours d'une alliance à la Renault-Nissan, Il va devoir patienter. En effet, les relations entre la France et l'Italie se sont passablement dégradées ces dernières semaines (migrants, budget italien, déclarations sur la Libye...). Une situation qui à conduit Paris à bloquer -pour l'instant- le projet de participations croisées entre Fincantieri et Naval Group. Or cet échange d'actions (entre 5 et 10% du capital) devait justement servir à cimenter le projet « Poseïdon ».

Ainsi, à l'occasion d'Euronaval, les deux groupes devraient se contenter d'annoncer une simple coentreprise et un projet de pétrolier ravitailleur. Le strict minimum, très loin du projet initial qui doit faire de Fincantieri et de Naval Group un seul et unique champion européen, capable de rivaliser avec la Russie ou la Chine.

Pour autant, les protagonistes du dossier, qu'il soient italiens ou français, assurent que les discussions se poursuivent, mais elles pourraient durer beaucoup plus longtemps. Car en réalité, jour après jour, deux philosophies se font face. Giuseppe Bono, le patron de Fincantieri, verrait d'un bon œil une fusion totale entres les deux groupes, dont il prendrait les commandes.
Mais du côté de Paris, on rappelle que Naval Group et son activité sous-marins, sont des éléments stratégiques dans le cadre de la dissuasion nucléaire. Par ailleurs, un rapport de l'agence d'intelligence économique ADIT évoque des suspicions de corruption chez Fincantieri. Il faut ajouter à cela la relation privilégiée qu'a toujours entretenu Fincantieri avec la Chine.

Une source française explique que « la position est de laisser les industriels travailler et voir si ce projet, qui concerne les bâtiments de surface, peut avoir un sens industriel ». En attendant, Fincantieri et Naval group vont tenter de sauver les apparences à l'occasion d'Euronaval mais dans le même temps, une fois encore, ils se retrouvent face à face puisqu'ils s'affrontent pour tenter de vendre leurs corvettes respectives au Brésil.