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Eurotunnel: MyFerryLink interdit de débarquer à Douvres

Les ferries de MyFerryLink ne peuvent plus relier Calais à Douvres.

Les ferries de MyFerryLink ne peuvent plus relier Calais à Douvres. - -

L'autorité de la concurrence britannique a rendu son verdict, ce 27 juin: les ferries de l'ancien SeaFrance n'auront pas le droit ni d'accoster ni d'embarquer du port de Douvres, sur la côte sur anglaise.

"Aberrante", c'est ainsi qu'Eurotunnel qualifie la décision de l'autorité britannique de la concurrence d'interdire aux ferries de MyFerryLink de relier Calais à Douvres. Après que le gendarme anglais a confirmé cette décision, ce 27 juin, Eurotunnel, la maison-mère de l'ex-Sea France, a immédiatement fait part de son intention d'interjeter appel.

"Eurotunnel aura six mois pour mettre un terme à ses services. Il pourrait aussi trouver un autre propriétaire pour l'activité MyFerryLink qui rendrait MyFerryLink totalement indépendant d'Eurotunnel", a indiqué l'Autorité de concurrence dans sa décision.

Le régulateur britannique confirme ainsi la décision qu'il avait rendue dans un avis préliminaire communiqué en mai dernier. A l'époque, il interdisait aux ferries Berlioz et Rodin, exploités par Eurotunnel, d'assurer la liaison Calais-Douvres pour une durée de dix ans.

Un déni de réalité

L'Autorité de concurrence a une nouvelle fois justifié sa décision par le fait que deux des opérateurs assurant actuellement la liaison perdent de l'argent, estimant que le niveau de concurrence n'est pas soutenable et pourrait conduire au retrait de l'un des acteurs.

L'opérateur danois de ferry DFDS, qui exploite des ferries sur la liaison, a dit perdre entre 1,08 et 1,34 million d'euros par mois du fait de la concurrence de MyFerryLink.

"La décision de la CMA est un déni de réalité. Elle pénalise le consommateur et prive 600 personnes (employées de MyFerryLink) de travail sans réelle justification", a réagi Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel, cité dans un communiqué.

Eurotunnel estime qu'en retirant un des acteurs, la CMA "organise un duopole de fait sur le secteur maritime", rappelant que sa décision va à rebours de l'analyse qui avait été faite par l'Autorité de concurrence française.

N.G. avec agences