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Exclusif - Abandon du projet de vidéo-à-la-demande sur la TNT

TV Numeric, qui commercialisait des abonnements à la TNT payante, voulait aussi proposer de la VoD

TV Numeric, qui commercialisait des abonnements à la TNT payante, voulait aussi proposer de la VoD - -

TV Numeric avait décroché une fréquence pour proposer de la VoD par voie hertzienne. Mais la société a fait faillite et n'a pas trouvé de repreneur.

Après la télévision mobile, plusieurs chaînes de TNT payante, et moult télévisions locales, le PAF compte une nouvelle victime: la vidéo-à-la-demande diffusée en TNT (télévision numérique terrestre).
En effet, le projet de la société TV Numeric a définitivement échoué.
L'idée était d'offrir des films et des séries à la demande en les transmettant par les ondes hertziennes, notamment dans les zones où l'accès Internet n'offre pas un débit suffisant pour un tel service.

Le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) avait lancé un appel à candidatures. Puis, en mai 2011, le gendarme de l'audiovisuel avait choisi le projet de TV Numeric sur les six candidats en lice, dont Canal Pus.

Mais, TV Numeric n'a jamais trouvé les fonds pour lancer le service. Sa filiale Selectv (qui portait ce projet) a été placée en liquidation judiciaire le 28 février.

Rejet de l'offre de reprise

En janvier, TV Numeric avait pourtant trouvé un chevalier blanc, en la personne du constructeur sud africain de décodeurs Altech, comme l'avait indiqué Les Echos. Altech avait déposé une offre de reprise avec la société luxembourgeoise Pinchote, qui détient 90,5% de TV Numeric et dont le principal actionnaire est le comte Hugues Baudenet d'Annoux.

Mais cette offre de reprise a été rejetée par le tribunal de commerce, visiblement car le montant (un euro) était faible.

D'autres repreneurs ont alors été recherchés, mais aucun n'a été trouvé à temps. En effet, le CSA, en accordant la fréquence, avait fixé au 22 mars la date butoir pour le début de l'activité. "Si la société n'a pas débuté l'exploitation effective des services [au 22 mars], le CSA pourra déclarer l'autorisation caduque", indique l'autorisation accordée par le CSA.

En pratique, le CSA est en train de constater que le service n'a pas démarré à la date butoir, et devrait donc retirer sa fréquence à TV Numeric d'ici quelques semaines.

30 millions d'euros nécessaires

Le projet présenté en mai 2011 au CSA chiffrait les investissements nécessaires à 15 millions d'euros. Lors de son audition, TV Numeric affirmait viser l'équilibre en deux ans, et 650.000 abonnés en cinq ans. Il voulait proposer deux services: des films à l'unité (vendus 3,99 à 6,99 euros) et un forfait illimité par abonnement (vendu 14,9 euros par mois). Il annonçait avoir signé des contrats d'achats de programmes avec M6, TF1, Pathé, BBC, Channel 4, Fox et Sony. A l'époque, le lancement était promis pour septembre 2011.

A noter que TV Numeric, dont l'activité était de commercialiser des abonnements de TNT payante, est lui aussi en liquidation judiciaire depuis le 6 décembre. Le portefeuille de 35.000 clients a été repris par Canal Plus lors de la liquidation, pour un montant que la chaîne cryptée refuse de communiquer, mais qui est apparemment très faible.

Enfin, l'éditeur de logiciels Logiways, société soeur de TV Numeric, est aussi en liquidation depuis le 12 février. Les logiciels pour la VOD ont été repris par le français Quadrille. Et le sud-africain Multichoice a déposé une offre de reprise pour les logiciels de contrôle d'accès pour la télévision payante.

Contactés, ni Hugues Baudenet d'Annoux, ni Frédéric Aurand (membre du directoire de Selectv) n'ont retourné nos appels.

Jamal Henni