La ministre de la Santé pointe du doigt la responsabilité de Lactalis
Cloué au pilori par la ministre de l'économie dans l'affaire du lait infantile contaminé à la salmonelle, le groupe Lactalis est pointé du doigt par la ministre de la Santé. "C'est déjà très bien d'avoir présenté ses excuses. Je ne suis pas sûre que cela soit suffisant s'il y a eu des défauts dans la chaîne de surveillance. Il faudra en tirer toutes les conclusions", a expliqué Agnés Buzyn, dans un entretien au Parisien. Le groupe Lactalis va devoir s'expliquer ce vendredi 12 janvier devant le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui a convoqué sa direction et dénoncé une "entreprise défaillante".
"Je n'ai pas d'inquiétude sur la responsabilité de l'État. Aujourd'hui, il faut savoir comment cette contamination a pu passer inaperçue dans l'usine. N'a-t-elle pas été communiquée ? Pas détectée ? Je ne peux pas répondre. Aujourd'hui, les industriels sont en première ligne de la responsabilité sanitaire" a ajouté la ministre de la santé.
"Il s'agit d'un devoir déontologique", selon la ministre
À propos du non-retrait de lots de laits signalés par certains hôpitaux et pharmacies, elle a commenté: "je suis extrêmement étonnée. Je découvre cette information aujourd'hui par la DGCCRF, la répression des fraudes, qui a mené 2500 contrôles sur tout le territoire. Effectivement deux hôpitaux sont concernés ainsi qu'un certain nombre de pharmacies. C'est à eux de faire ce travail de vérification. C'est totalement de la responsabilité des personnes en charge de ces établissements. Il s'agit d'un devoir déontologique" a souligné Agnès Buzyn.
La ministre a précisé que "37 enfants malades ont été identifiés avec certitude". Au 9 janvier, les autorités de santé avaient recensé 35 nourrissons atteints de salmonellose et ayant consommé un lait ou un produit d'alimentation infantile de l'usine Lactalis incriminée.