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Fabrice Brégier (Airbus):"nous avons neuf ans de production devant nous"

Fabrice Brégier était l'invité de BFM Business, ce jeudi 16 janvier.

Fabrice Brégier était l'invité de BFM Business, ce jeudi 16 janvier. - -

Alors que l'Etat vient de ramener sa participation dans Airbus Group à 11%, Fabrice Brégier, le président exécutif de l'avionneur européen, était l'invité de BFM Business, ce jeudi 16 janvier. Il a notamment évoqué les perspectives de son groupe.

Airbus aura connu une année 2013 de tous les records, en termes de livraisons ou de commandes brutes ou nettes. Au point que François Hollande a cité l'entreprise lors de sa conférence de presse du 14 janvier dernier, se réjouissant du "succès de cette entreprise européenne". L'Etat a toutefois annoncé, mercredi 15 janvier, avoir réduit sa participation dans Airbus Group de 12 à 11%.

Invité ce jeudi 16 janvier de BFM Business, Fabrice Brégier, le patron de l'avionneur européen est revenu sur cette année record et a évoqué les perspectives de l'entreprise.

> Moins de commandes en 2014

Le président exécutif d'Airbus a rappelé que son entreprise a livré "626 avions l'année dernière soit deux fois plus qu'il y a dix ans" et "nous avons 5.500 avions dans le carnet de commandes, soit presque neuf ans de production".

L'ensemble de ces livraisons sera effectué "dans les dix à douze années qui viennent". L'objectif va ainsi pour Airbus être d'augmenter la production. Fabrice Brégier a indiqué que le groupe augmente la cadence "au rythme de la capacité de l'ensemble des fournisseurs. Parfois cela est difficile car on leur demande déjà beaucoup".

Il a également expliqué que la tendance du marché est "de 30.000 avions nouveaux sur vingt ans à venir. Cela étant, nous ne pouvons avoir deux plus de commandes de livraisons chaque année". Actuellement, plus de deux avions sortent chaque jour des usines d'Airbus.

"Donc sur 2014, notre objectif est d'avoir plus de commandes que de livraisons" mais pas d'égaler le chiffre record de cette année de 1.503 commandes nettes.

> Pas de nouveaux programmes

Fabrice Brégier a indiqué que "nous allons continuer à améliorer nos plateformes existantes". Airbus va ainsi procéder "à beaucoup de développement mais ne "va pas créer un nouvel avion" car "les nouvelles technologies ne sont pas encore prêtes pour justifier un investissement majeur" sur un nouvel appareil.

> Le duopole consolidé

2013 a confirmé la force de Boeing et d'Airbus qui se partage à eux deux le marché. Les deux groupes "ont eu plus de 3.000 commandes. C'est dur pour les autres de rentrer sur ce duopole car la compétition est dure entre nous deux puisque nous investissions dans des nouveaux programmes. Chacun des deux veut être le premier".

"Et pour les nouveaux entrants, il y a une courbe d'apprentissage qui est extrêmement difficile dans l'aéronautique. "Mais il y aura des avions chinois et russes dans cinq à dix ans", a néanmoins jugé Fabrice Brégier.

> Développement à l'international

Le patron d'Airbus a également évoqué le développement du groupe en Chine et aux Etats-Unis. "Notre marché est mondial, donc il faut qu'on soit près de nos clients". En chine, où le groupe détient depuis 2005 une chaîne d'assemblage d'A320, "notre part de marché est passée de 30 à 50%, nous vendons plus de 100 avions en Chine, chaque année".

Aux Etats-Unis, le groupe a également investi dans une chaîne d'assemblage qui nous permettra "d'augmenter notre part de marché qui est un peu faible, de l'ordre de 20%".

> Le poids de l'euro fort

Selon Fabrice Brégier, la profitabilité d'Airbus a beaucoup souffert "car l'euro est très fort par rapport au dollar". Il a ainsi appelé les pouvoirs publics a réagir: "l'Europe ne peut pas être le seul état ou la seule zone à ne pas pouvoir gérer sa monnaie comme une arme économique".

"Une variation de 10 centimes de l'euro par rapport au dollar c'est largement plus d'un milliard qui s'évapore" pour Airbus, a-t-il rappelé.

J.M.