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Face à la chute des ventes d’iPhone, Apple mise sur les services

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- - HECTOR RETAMAL / AFP

La firme à la pomme a publié les résultats du troisième trimestre de son exercice décalé. Les ventes d’iPhone reculent une nouvelle fois, au contraire des services qui connaissent une forte progression.

Apple semble tourner la page de la dépendance à l'iPhone. Pour la firme de Cupertino, qui publiait mardi ses résultats trimestriels, les ventes de smartphones représentent désormais moins de la moitié de ses revenus. Elles reculent de 12% au troisième trimestre de son exercice décalé, pour près de 26 milliards de dollars, tandis que les services aux consommateurs progressent de 13%, à 11,5 milliards de dollars, entre avril et juin. Ces derniers regroupent notamment les services Apple Pay, App Store, iTunes, Apple Music ou encore iCloud.

L’entreprise affiche 53,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de l’année pour un bénéfice net de 10 milliards. Ce dernier, en baisse de 13%, est toutefois supérieur aux attentes de marché, en dépit de la chute des recettes de l'iPhone. « Nous avons réalisé notre meilleur troisième trimestre depuis toujours, grâce à des recettes record des services, une accélération de la croissance des objets connectés, des bonnes performances des iPad et des Mac et une amélioration significative des tendances pour l'iPhone », a assuré son PDG, Tim Cook, dans un communiqué.

Si l’historique iPhone reste le point d’entrée très rentable dans l'écosystème d'Apple, avec tous les services et objets liés, Apple doit en effet faire face à une concurrence féroce, notamment chinoise, qui pousse sur le marché des appareils très performants, et souvent moins chers. Outre les applications, le paiement et la musique, l’entreprise américaine mise désormais sur un service d'abonnement à la presse (Apple News+), une carte de crédit (Apple Card), qui sera lancée en août, et un service de jeux vidéo et une plateforme de vidéo en streaming (Apple TV+) attendus à l’automne.

Concurrence chinoise

D’un mois à l’autre, la part de l’iPhone dans le chiffre d’affaires d’Apple ne cesse de reculer, contrastant avec la santé éclatante des services. En Europe notamment, les ventes de son appareil phare ont chuté de 22,7% au premier trimestre à 7,8 millions d’unités, estimait en mai le cabinet d’études IDC. Outre la saturation du marché européen, c’est l’arrivée fracassante de Huawei sur le marché du premium, son cœur de cible, qui bouscule l’entreprise américaine. Le géant chinois a vu au même moment ses ventes bondir de 66% en Europe.

Le marché chinois, pourtant, s'est révélé être un atout ce trimestre pour Apple – et malgré la guerre commerciale. Le groupe a engrangé 9,2 milliards de dollars de revenus en Chine, en comptant Hong Kong et Taiwan, contre 9,6 milliards un an plus tôt, mais à taux de change constant les revenus sont en hausse. « Les effets combinés du stimulus économique du gouvernement, l'engouement du public pour notre programme d'échange [pour l'achat d'un produit neuf], les offres de financement et d'autres initiatives pour encourager les ventes » ont eu un effet positif pour les affaires, a souligné Tim Cook.

Les possibles effets néfastes de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, où le groupe américain fait assembler la plupart de ses appareils, préoccupent néanmoins les investisseurs. D’autant que le ralentissement économique chinois pourrait freiner ses ambitions sur ce juteux marché. Pour son quatrième trimestre décalé, entre juillet et septembre, Apple table sur un chiffre d'affaires compris entre 61 et 64 milliards de dollars.

La rédaction