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Face à la French Tech, Macron tance les géants du numérique

Emmanuel Macron à l'Élysée ce mardi.

Emmanuel Macron à l'Élysée ce mardi. - CHRISTOPHE PETIT TESSON / POOL / AFP

« Ils ne peuvent plus être dans un système de sur-optimisation fiscale » a-t-il notamment expliqué.

Scale-up ! C’est le terme à la mode au salon Vivatech, qui se déroule actuellement à Paris. Invité pour l’occasion, Emmanuel Macron s’est longuement étendu sur les facteurs qui permettraient aux startups de la French Tech de passer un nouveau pallier et venir, peut-être un jour, concurrencer les mastodontes américains et chinois.

Pour le président de la République, cela passe par deux leviers principaux. « Tout d’abord, assurer un même cadre de concurrence (…) loyal et équitable » explique-t-il. « Il faut que le géant de l’internet américain, en concurrence avec les startups françaises, paient les mêmes impôts. Vous payez l’impôt sur la société, vous payez la TVA… Si vous avez quelqu’un en face de vous qui arrive par des systèmes de refacturation, quasiment à ne plus rien payer, à facturer de la propriété intellectuelle qui remonte en Irlande... Ce n’est pas juste (…) Ils ne peuvent plus être dans un système de sur-optimisation fiscale ». Il en a d’ailleurs profité pour vanter la taxe GAFA mise ne place par le gouvernement, qu’il espère étendre au niveau européen et surtout au niveau de l’OCDE.

Un écosystème de financement performant

Il en a aussi profité pour mettre en garde contre une certaine frénésie des fusions et acquisitions. « Il faut éviter que les plus gros acteurs rachètent tout » affirme Emmanuel Macron. « Au niveau mondial, on a aujourd’hui des géants et quand je regarde les études économiques, on voit qu'on ne crée pas le plus de valeur en permettant à ces géants de tout racheter. Donc on va devoir rentrer dans une ère, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, où l’on va réguler l’expansion infinie par le M&A (fusions et acquisitions, NDLR) de ces géants » souligne-t-il.

L’autre levier pour les startups tricolores concerne le système de financement. « On doit bâtir un cadre d’investissement qui doit vous permettre d’aller plus vite, plus fort » a-t-il annoncé aux entrepreneurs français. En rappelant ses mesures pour un cadre fiscal incitatif « en supprimant l’impôt sur la fortune et en ayant une flat tax », il assure que l’étape du dessus se déroulera au niveau européen. « On doit construire un marché des capitaux financiers européen. Nous sommes en train de parachever l’union bancaire, mais ce n’est pas seulement l’union des banques qu’il faut faire, c’est l’union des marchés de capitaux. Il faut que l’Europe arrive à faire circuler l’épargne » pour qu’elle puisse être utilisée dans les meilleurs secteurs. Une proposition qui était au cœur de la mandature de l’Union européenne qui s’achève mais qui peine, là aussi, à se mettre en place.