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Face à Uber Eats et Deliveroo, Just Eat et Takeaway.com fusionnent

Just Eat et Takeaway.com ont annoncé lundi leur fusion.

Just Eat et Takeaway.com ont annoncé lundi leur fusion. - Ben STANSALL / AFP

Du mouvement dans la livraison de repas à domicile : le britannique Just Eat et le néerlandais Takeaway.com se rapprochent pour donner naissance à une société représentant 360 millions de commandes par an.

Un mariage en vue dans la livraison de repas à domicile. Le britannique Just Eat et le néerlandais Takeaway.com, en annonçant leur prochaine fusion, s’apprêtent à mettre sur pied l'une des plateformes de ventes en ligne de plats préparés les plus grandes au monde. Avec 360 millions de commandes par an, soit 7,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires cumulé, ces fiançailles donneront naissance à l’un des poids lourds du secteur. L’objectif : concurrencer sérieusement les deux mastodontes Deliveroo et Uber Eats.

Pour Russell Pointon, analyste chez Edison Investment Research, cette fusion est logique puisque les deux groupes ont une présence géographique complémentaire. Ils vont pouvoir "investir davantage dans les endroits où ils sont moins rentables pour gagner des parts de marché", selon lui.

Amazon mise sur Deliveroo

Selon les termes de l’opération de 8,2 milliards de livres (9,1 milliards d'euros), intégralement en titres, les actionnaires de Just Eat détiendront 52,2% de la nouvelle entreprise, contre 47,8% pour ceux du groupe néerlandais, précise un communiqué publié lundi par les deux groupes. La société fusionnée aura son siège à Amsterdam et sera dirigée par l'actuel directeur général du groupe néerlandais, mais la cotation en Bourse resta à Londres et « une part importante des opérations » sera maintenue au Royaume-Uni.

Just Eat donne ainsi raison au fonds Cat Rock Capital Management, propriétaire d’environ 2% du capital, qui l'exhortait depuis plusieurs mois à fusionner avec un concurrent en dénonçant ses mauvaises performances. L’entreprise britannique, pour se faire une place au sein d'un secteur très concurrentiel, a engagé de lourds investissements afin de pouvoir élargir sa gamme de restauration proposée sur son site, ce qui a plombé sa rentabilité et ses perspectives financières. Le départ de son directeur général, en début d'année, est loin d’avoir rassuré ses investisseurs.

Son nouvel allié néerlandais avait déjà pris une longueur d’avance en décembre dernier : l’entreprise allemande Delivery Hero, qui possède les réseaux Lieferheld, Pizza.de et foodora, lui avait cédé ses activités de livraisons en Allemagne en échange d'une participation d’environ 18% au capital pour 930 millions d'euros. Les deux groupes, toujours déficitaires en raison d’une forte pression sur les prix, se livraient jusqu’alors une concurrence féroce pour prendre la première place sur le juteux marché allemand.

Un mariage anglo-néerlandais décisif pour contrecarrer les ambitions de leurs grands rivaux Uber et Deliveroo. Ce dernier avait notamment annoncé au mois de mai l’entrée à son capital du géant américain Amazon à l'occasion d'une levée de fonds de près de 600 millions de dollars. Amazon, qui vient de mettre fin aux Etats-Unis à son activité de livraison de repas après l’avoir déjà abandonnée au Royaume-Uni, mise désormais sur Deliveroo. Cette opération pourrait toutefois faire l'objet d'une enquête du gendarme britannique de la concurrence.

La rédaction