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Facebook bloque l'accès à un concurrent à cause de son modèle économique

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Vous ne pouvez plus poster de lien vers tsu.co, un réseau social concurrent de Facebook mais dont le modèle économique basé sur le partage de revenu entre les utilisateurs peut s'apparenter à du spam.

Vous ne connaissez peut-être pas le site tsu.co et vous n'en entendrez certainement jamais parler si vous êtes sur Facebook. Le réseau social a depuis quelques jours bloqué l'accès vers lui depuis son site. Autrement dit, lors que vous postez un lien vers tsu.co dans un statut Facebook, ce dernier vous en empêche en vous gratifiant de ce message. 

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Tsu.co est un réseau social créé à New York en 2013. Facebook voudrait-il empêcher le développement d'un concurrent gênant? C'est évidemment plus compliqué que cela. Pour comprendre l'affaire, il faut se pencher sur le modèle économique de Tsu.co. Il s'agit d'un réseau social donc qui laisse à ses utilisateurs la propriété de leur propre contenu. Autrement dit, alors que Facebook et les autres réseaux sociaux captent 100% des revenus générés par la publicité ciblée, Tsu n'en conserve que 10% et redistribue les 90% autres aux utilisateurs. Mais le système est assez complexe. Les 90% de revenus sont partagés entre les différents membres invités. Autrement dit, je vais toucher 45% des revenus générés par mes publications, la personne qui m'a invité sur Tsu va toucher 30%, celle qui l'a invitée 10% etc.

Quid de Candy Crush?

Et c'est là que survient le problème pour Facebook. Car ce système en pyramide génère une forte activité sur les autres réseaux sociaux. Les utilisateurs veulent inviter le plus de monde possible pour toucher une partie de leurs revenus. Ce que Facebook apparente à du spam pur et simple. C'est ce qu'explique un porte-parole du réseau social au site Mashable: "nous voulons que tous les sites et applications qui interagissent avec Facebook respectent la politique de la plateforme. Nous ne permettons pas aux développeurs qui encouragent le partage massif de contenu d'accéder à notre plateforme car ça s'apparente à du spam et ceci est une mauvaise expérience pour nos utilisateurs." 

Une décision tout à fait louable de la part de Facebook à ceci près que la plateforme est moins regardante en ce qui concerne les applications de type Candy Crush qui permettent d'inviter à la volée des dizaines d'amis Facebook. Le fait que ces jeux paient Facebook pour faire leur publicité sur le réseau social y serait-il pour quelque chose dans cette mansuétude?

Frédéric Bianchi