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Facebook: l'Irlande va enquêter sur le transfert des données européennes

L'Irlande va enquêter sur le transfert des données des utilisateurs européens de Facebook depuis l'Europe vers les Etats-Unis.

L'Irlande va enquêter sur le transfert des données des utilisateurs européens de Facebook depuis l'Europe vers les Etats-Unis. - Josh Edelson / AFP

La Haute cour de justice a demandé ce mardi à la CNIL irlandaise d'enquêter sur les conditions dans lesquelles Facebook transfère les données de ses utilisateurs européens vers les Etats-Unis.

Max Schrems, l'homme qui fait faire des cauchemars au patron de Facebook depuis des mois obtient une nouvelle fois gain de cause. La Haute cour de justice irlandaise, qu'il avait saisie, a ordonné ce mardi à la commission de protection des données (DPC) irlandaise d'enquêter sur l'envoi des données personnelles de citoyens européens vers les Etats-Unis par Facebook. L'Irlande est concernée en premier lieu car c'est à Dublin qu'est situé le siège européen du réseau social, et c'est donc du territoire irlandais que Facebook transfère les données personnelles de ses abonnés européens vers des serveurs situés aux Etats-Unis.

Ce jugement intervient après l'invalidation par la justice européenne de ces transferts transatlantiques. Un premier bâton dans les roues de Facebook en Europe à mettre au crédit d'un juriste autrichien, Max Schrems, qui estime que les Etats-Unis n'offrent pas de garanties suffisantes de respect de la vie privée. C'est lui qui avait déposé plainte auprès de la Cour de Justice de l'Union européenne.

David contre Goliath

Max Schrems, 28 ans, a pris pour cible depuis 2011 la politique de confidentialité de Facebook et des géants du web. Lui-même utilisateur du réseau social depuis 2007, il s'est lancé dans ce combat après avoir assisté à une conférence dans la Silicon Valley. Comme il le raconte à la presse en 2014, "les Américains s'y moquaient ouvertement des Européens" pour leur insistance sur les droits fondamentaux. "Ils disaient que cela ne prêtait pas à conséquence" de ne pas respecter les textes européens sur la protection des données personnelles.

A son retour, il demande à Facebook de lui envoyer toutes les données que le géant possède sur lui. Il reçoit un fichier de 1.2222 pages, bourrées d'informations dont celles qu'il pensait avoir supprimées. Il se rend alors compte que pour les mastodontes du numérique, "les données personnelles sont le nouveau pétrole. Ils veulent les acquérir, c'est tout". Depuis, il fait le tour des juridictions européennes et communautaires pour obtenir une meilleure protection de "l'or noir" européen. Avec succès.

N.G. avec agences