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Transports

Faillites de compagnies aériennes: Air France-KLM étudiera "les opportunités"

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- - ERIC PIERMONT / AFP

Interrogé sur France Info, le PDG du groupe Ben Smith souligne que la crise de l'aérien entraînera de "nombreuses" faillites. "Ça peut nous aider" reconnait-il.

A peine sauvé par la France et les Pays-Bas d'une faillite retentissante, Air France-KLM réfléchit désormais à l'avenir du secteur aérien, totalement sinistré. "On commence à voir des faillites, il y en aura de nombreuses autres, ça peut nous aider, nous étudierons les opportunités de consolidation, mais pour l’instant, il est beaucoup trop tôt", explique le PDG du groupe, Ben Smith, sur l'antenne de France Info. Difficile encore de savoir quelles seraient les opportunités du groupe, déjà contraint de revoir à la baisse le nombre de ses vols domestiques en France.

Sur ce sujet, Air France n'avait pas trop le choix, puisque l'abandon de certains trajets, à moins de 2 heures 30 de TGV de Paris, était une des conditions pour le prêt de 7 milliards d'euros octroyé par l'Etat français.

"Difficile d’argumenter s’il existe effectivement une option ferroviaire de 2 heures 30 ou moins" explique le dirigeant canadien, qui a néanmoins obtenu que les vols vers le hub de Roissy soient maintenus. "De Bordeaux, ou Nantes, si nous envisageons de supprimer les vols vers Orly, il n’en est pas question pour Roissy" prévient-il.

"Nous allions droit dans le mur"

Ce prêt massif était, de toute façon, vital pour le groupe. "Je suis dans cette industrie depuis 30 ans, j’ai vécu beaucoup de crises, mais jamais je n’aurais imaginé une crise d'une telle ampleur" explique Ben Smith. "En France, 50.000 salariés ont pu bénéficier du chômage partiel, nous avons arrêté le paiement de nos coûts variables, c’est qui représente chaque année, près de 26 milliards d’euros. Avec une marge de 5 à 6% il est clair que nous allions droit dans le mur."

Confiant dans l'avenir, le patron d'Air France KLM table néanmoins sur une reprise lente du trafic aérien. "Notre plus gros marché, ce sont les Etats-Unis. Nous ne savons pas quand l’activité va rebondir, quand les frontières seront rouvertes, mais je pense qu’il faudra au moins trois ans pour retrouver les niveaux de 2019" prévoit Ben Smith.

Thomas Leroy