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Ferroviaire: Alstom et Bombardier sur le point d’aboutir à un accord

Quelques jours devraient suffire pour que les deux groupes annoncent leur rapprochement. Alstom veut racheter les activités ferroviaires de Bombardier. La Caisse des Dépôts du Québec deviendrait son premier actionnaire devant Bouygues.

"Ça va aboutir, on est à 99% de l’affaire". Ces propos optimistes dans l’entourage d’Alstom sont clairs: le rachat des activités ferroviaires de Bombardier est en bonne voie. Les négociations se poursuivent entre les deux groupes après que l'industriel canadien a présenté ses résultats jeudi.

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L’absence de communication des deux entreprises a semé le doute. Mais le rapprochement n’est qu’une "question de jours" assurent plusieurs sources. L’accord final doit d’abord être soumis au conseil d’administration de Bouygues, l’actionnaire d’Alstom puis revenir chez Alstom pour être définitivement validé. Plutôt la "semaine prochaine" selon plusieurs sources, éventuellement dimanche pour une annonce lundi matin.

Selon nos informations, Alstom avait prévu d’annoncer un accord avec Bombardier jeudi matin après l’avoir entériné mercredi soir lors d’un conseil d’administration exceptionnel. Mais quelques derniers blocages ont reporté la décision finale. Des sujets "juridiques" promettent plusieurs sources. Car les deux groupes semblent s’être mis d’accord sur le prix de la transaction. "Il n’y a plus de négociation sur le prix, assure une source, sauf à la marge". Difficile de savoir quel sera le prix final selon le montant de dette qu’Alstom reprendrait. Une première offre avait été formulée à 7 milliards d’euros, comme nous l’indiquions.

Reste aussi à savoir quelle sera la structure du capital du futur Alstom après le rachat de la branche ferroviaire de Bombardier. Notamment la place de la Caisse des Dépôts et des Placements du Québec (CDPQ) qui détient 30% de la division ferroviaire aux côtés de Bombardier. CDPQ souhaite "peser" chez Alstom pour défendre les intérêts québécois. Selon nos informations, elle sera payée en actions Alstom pour entrer à son capital. Elle disposera alors entre 15% et 20% d’Alstom. Elle pourrait même remettre des fonds dans le groupe pour accroitre sa participation.

Quoi qu’il en soit, le groupe Bouygues, actionnaire d’Alstom à 14,7%, sera dilué à environ 10%. Une participation qu’il s’engagera à conserver jusqu’à la finalisation de l’opération. Mais à terme, Bouygues vendra ses parts dans Alstom comme il a déjà commencé à le faire l’an passé.

Le premier actionnaire du groupe français sera donc… canadien et le PDG actuel, Henri Poupart-Lafarge restera aux commandes.

Matthieu PECHBERTY