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Energie

Fessenheim sera bien fermée à la fin 2016

Philippe Martin a confirmé que la centrale de Fessenheim sera fermée au plus tard à la fin 2016.

Philippe Martin a confirmé que la centrale de Fessenheim sera fermée au plus tard à la fin 2016. - -

Le nouveau ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, a confirmé l'engagement de François Hollande de fermer la plus vieille centrale nucléaire de France. Elle devrait donc cesser de produire d’ici 3 ans au maximum.

Le changement de ministre de l’Ecologie ne modifie en rien les objectifs du gouvernement concernant le désengagement du nucléaire. Philippe Martin, qui a remplacé Delphine Batho après son limogeage le 2 juillet, a confirmé dans une interview au Journal du Dimanche, que la centrale nucléaire de Fessenheim serait bien fermée "d’ici au 31 décembre 2016". "Les engagements pris par François hollande sur le nucléaire seront tenus dans le quinquennat", a-t-il précisé.

"Après, qu'EDF étudie le dossier dans toutes ses dimensions, c'est normal. Nous discutons avec eux, mais les objectifs politiques ont été fixés. La loi sur la transition énergétique prendra les dispositions pour que cette fermeture soit effective. Il est temps que les responsables politiques reprennent la main sur les décisions énergétiques de la France", a déclaré Philippe Martin.

Une fermeté qui entend couper court aux divergences qui ont fait jour lors de la clôture du débat national sur la transition énergétique. Le Medef, qui a un temps refusé de signer le texte de synthèse listant les objectifs pour réfomer la politique énergétique, a finalement rejoint les rangs qu’à la condition de quelques aménagements.

2.000 emplois en jeu

Mais le ministre n’évoque pas les solutions qu’il compte mettre en œuvre pour surmonter les difficultés techniques et financières découlant de la fermeture de la plus ville centrale nucléaire française.

Selon l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) il faudra environ cinq ans pour que les deux réacteurs soient mis à l’arrêt, en raison de la lourdeur des procédures. La date butoir fixée en 2016 semble donc peu réaliste.

Quant à l’arrêt de sa centrale, EDF chiffre à 200 millions d’euros par an son manque à gagner, lié à la perte de de production. A cela s’ajoute 150 millions d’euros par an d’investissements non amortis et d’indemnités versées à ses clients allemands et suisses qu’il approvisionne en électricité. Le groupe est donc en cours de discussions avec l’Etat pour obtenir un dédommagement.

Autre dossier épineux à gérer : la question de l’emploi. La fermeture concerne près de 2.000 salariés, directement ou indirectement. François Hollande s'est engagé à préserver tous les emplois, une partie d’entre eux pourra notamment être affectée aux travaux du démantèlement. Mais là encore, rien n’est fixé, et les salariés ont déjà manifestés pour faire part de leurs inquiétudes.

Coralie Cathelinais