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Feu vert coréen à la reprise des chantiers navals de Saint-Nazaire

Les banques créancières du coréen STX Offshore and Shipbuilding ont approuvé son plan de sauvetage évitant ainsi la liquidation du groupe sud-coréen majoritaire dans les chantiers navals de Saint-Nazaire.

Les banques créancières du coréen STX Offshore and Shipbuilding ont approuvé son plan de sauvetage évitant ainsi la liquidation du groupe sud-coréen majoritaire dans les chantiers navals de Saint-Nazaire. - Loic Venance-AFP

Les banques créancières du coréen STX Offshore and Shipbuilding ont approuvé de justesse le plan de restructuration de sa dette. Il évite la liquidation du groupe propriétaire des chantiers navals de Saint-Nazaire, sa seule filiale rentable qui intéresse plusieurs repreneurs.

Les créanciers du groupe coréen STX Offshore and Shipbuilding lui évite la liquidation en votant la restructuration de sa dette et le sauvetage de l'entreprise. Un expert-comptable nommé par le tribunal coréen a présenté vendredi 11 novembre les conclusions de son étude, estimant que STX pourrait lever 1.000 milliards de wons (787 millions d'euros) d'ici 2026 au travers de ses activités, de la vente d'actifs non essentiels et de nouveaux emprunts.

Le groupe coréen est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank. Ceux-ci ont lâché plus de 4.000 milliards de wons pour l'aider à faire face à ses échéances. Mais cela n'a pas suffi à remettre l'entreprise à flot et son endettement total atteignait 7.300 milliards de wons en juin.

Le plan de sauvetage de STX a été approuvé de justesse

"Le plan de réhabilitation est jugé faisable", a jugé le tribunal chargé de décider du sort de STX, dans son rapport. Le vote des créanciers en sa faveur a cependant été très serré: les créanciers totalisant ensemble 66,9% de la dette de STX ont approuvé le plan, soit légèrement plus que la majorité des deux tiers requise. En cas de rejet du plan, le groupe qui a demandé en mai son placement en redressement judiciaire aurait été liquidé.

Parmi les actifs qui peuvent être désormais cédés, les chantiers de Saint-Nazaire, détenus pour un tiers par l'État français, sont sa seule filiale rentable. La justice sud-coréenne s'était toutefois refusée il y a une semaine à identifier les quatre candidats au rachat de STX. Le quotidien coréen Seoul Economic Daily avait, en citant des sources proches du secteur, rapporté que le néerlandais Damen, l'italien Fincantieri et le groupe naval français DCNS étaient sur les rangs.

Le gouvernement français souhaite un repreneur industriel

Le quotidien Ouest-France se montrait, ce vendredi 11 novembre plus précis, citant le nom des quatre candidats repreneurs. Il s'agirait "de deux groupes asiatiques : China State Shipbuilding Corporation (CSSC) et Genting Honk Kong. Et de deux Européens: le Néerlandais Damen appuyé par deux croisiéristes (le Suisse MSC et l'Américain RCCL), et l'Italien Fincantieri, concurrent de STX. Le groupe naval militaire français DCNS s'associerait à l'un de ces deux derniers candidats".

Le gouvernement français suit de près le dossier de la reprise et préfèrerait un repreneur industriel pour racheter les chantiers navals STX de Saint-Nazaire. Il verrait même d'un bon oeil une participation du français DCNS, a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue mardi soir.

"La France souhaite que soit privilégié un repreneur avec une vocation industrielle", a dit M. Sirugue en réponse à une question sur l'avenir de STX émanant du sénateur PS de Loire-Atlantique Yannick Vaugrenard, lors d'une audition devant la commission des affaires économiques du Sénat sur le projet de loi de finances 2017. "Je ne trouverais pas anormal que DCNS participe" à un éventuel consortium pour la reprise de STX, "cela me paraîtrait assez cohérent", a ajouté le secrétaire d'Etat.

La CFE-CGC attend qu'un candidat à le reprise présente son projet

Mais pour l'heure, regrettait ce vendredi 11 novembre, François Janvier de la CFE-CGC, "nous n'avons reçu aucune information officielle, ce ne sont que des supputations". Difficile de prendre position, complétait-il, alors qu'"aucun candidat ne nous a présenté son projet".

STX France, qui compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants, est en pleine forme. L'entreprise dispose d'un carnet de commandes très bien rempli, avec 14 paquebots de croisière à construire d'ici 2026 pour deux gros clients, l'italo-suisse MSC Croisières et l'américain Royal Caribbean.

F.Bergé avec AFP