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Fiat-Chrysler affiche des pertes abyssales mais est déterminé à boucler la fusion avec PSA

Les actionnaires du futur groupe PSA-FCA affichent des intérêts parfois divergents

Les actionnaires du futur groupe PSA-FCA affichent des intérêts parfois divergents - AFP

Le constructeur automobile italo-américain affiche un trou de 1,7 milliard d'euros au premier trimestre. L'objectif est toujours de finaliser la fusion avec le groupe français au pire début 2021. Mais le contexte pourrait provoquer de nouvelles négociations.

Sans surprise, les résultats trimestriels de Fiat-Chrysler ont particulièrement été touchés par la crise liée au coronavirus et le confinement économique. Entre janvier et mars, le constructeur automobile a essuyé une perte nette de 1,7 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires en baisse de 16%, à 20,56 milliards d'euros.

Malgré le contexte qui a provoqué la chute des valorisations boursières du secteur automobile, le groupe italo-américain souligne que la fusion avec PSA sera menée en temps et en heure. "Malgré cette situation inattendue et sans précédent, FCA et le groupe PSA restent engagés à mener une fusion à parité (50/50), pour créer un leader mondial de la mobilité. Ensemble, nous continuons à faire avancer les différents volets pour finaliser la fusion et nous confirmons notre engagement à terminer l'opération d'ici la fin 2020 ou le début 2021", a souligné FCA dans un communiqué. 

"Les termes de l'accord avec PSA n'ont pas changé", ajoute le patron de FCA, Mike Manley, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Les super-dividendes vont poser question

Reste que selon nos informations, les difficultés de FCA, tout comme la crise qui impacte lourdement le secteur automobile, pourraient déboucher à terme sur une renégociation de l'accord de fusion. "La renégociation n’est pas un sujet pour le moment". Car "personne ne veut faire capoter le deal" avançait mi-avril à BFM Business une source proche du dossier. Mais tout le monde s’accorde à dire qu’il faudra se pencher dessus à la fin de l’opération. Notamment sur l’épineuse "question des super-dividendes qu’il faudra régler" ajoute un proche de PSA.

Lors de la finalisation de la fusion, il est prévu que Fiat verse 5,5 milliards d’euros en cash à ses actionnaires. Au premier rang desquels John Elkann, héritier des Agnelli et actionnaire de Fiat à 28%, qui doit récupérer 1,5 milliard d'euros. A l’heure où l’industrie automobile est à l’arrêt, toutes les parties prenantes à l’opération sont conscientes que dépenser autant de cash en dividende est inimaginable. En face, Peugeot prévoit de céder à ses actionnaires les 46% du capital qu’il détient dans l’équipementier Faurecia. Ce dividende en actions valait 3,5 milliards d’euros avant la crise, là où il ne valait plus que 2 milliards mi-avril.

La finalisation de l’opération étant prévue pour la fin de l’année ou au début 2021, la renégociation des conditions financières pourrait commencer après l’été.

Olivier Chicheportiche avec AFP