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Fiat promet de ne pas fermer d'usines en Europe

Fiat compte réorienter la production de ses usines européennes et privilégier l'export et le haut de gamme

Fiat compte réorienter la production de ses usines européennes et privilégier l'export et le haut de gamme - -

Sergio Marchionne, patron du groupe automobile italien, a assuré qu'il ne compte pas fermer ses sites européens mais réorienter leur production vers l'export. Pourtant une de ses filiales pourraient déjà faire exception pour des raisons de compétitivité...

A l’heure où tous ses concurrents mettent la clef sous la porte, le patron du constructeur automobile italien Fiat, Sergio Marchionne, l’assure: il ne fermera aucun site en Europe. Lors d’une conférence avec des analystes, mardi 30 octobre, il l'a implicitement confirmé: "Si je fermais un site en Europe, je devrais en construire un autre ailleurs. Cela n'aurait pas de sens", a-t-il déclaré.

Sergio Marchionne a ensuite plus précisément affirmé qu’il maintiendrait inchangée ses capacités de production en Italie "sans opérer de coupes structurelles dans les effectifs". Une bonne nouvelle pour la péninsule, Fiat étant tout simplement le premier employeur privé dans le pays transalpin.

Au niveau européen,cette promesse pourrait pourtant être mise à mal. Selon LaTribune.fr, le groupe n’écarte en effet pas la fermeture de ses sites spécialisés de la production de bus et de cars (voir encadré).

Et à défaut de fermer ses usines automobiles, Fiat va réorienter leur production. L’idée est de mettre l’accent sur les marques haut de gamme du groupe (Alfa Romeo, Maserati), de se tourner davantage vers l’export en Amérique du Nord et en Asie, et réduire ainsi la dépendance à l’Europe.

L'Europe, un marché sur lequel "il n'y a pas de signes d'amélioration"

Ce dernier marché connaît actuellement une chute impressionnante de la demande en véhicules neufs. En septembre la baisse du nombre d’immatriculation a été portée à 10,7% depuis le début de l’année 2012.

L’Europe constitue d’ailleurs le tendon d’Achille de Fiat. La publication, mardi, de ses résultats trimestriels l’a encore démontré. Sur le marché dit EMEA (pour Europe, Moyen-Orient et Asie), le constructeur turinois a ainsi enregistré un résultat opérationnel négatif de 219 millions d’euros, soit près du double de l’an dernier. "Et il n’y a pas de signe d’amélioration", explique Fiat dans un communiqué adressé aux syndicats.

Du coup l’entreprise dépend pour le moment d'une marque phare: Chrysler. Sans sa filiale américaine, les comptes de l'entreprise auraient été dans le rouge de 800 millions d’euros sur les neufs premiers mois de l’année.

Le titre de l'encadré ici

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L’avenir d’Iveco menacé en France?

Les déclarations de Serge Marcchionne n’empêche pas Fiat de s’alarmer de la compétitivité française et de ne pas écarter la fermeture de ses sites de production spécialisé dans les cars et les bus. LaTribune.fr rapporte ainsi que sa filiale spécialisée Iveco, qui emploie 2000 personnes dans l'Hexagone, pourrait quitter la France. "Si les coûts ne baissent pas, il y a un gros risque sur l'activité en France", explique au site Pierre Lahutte, vice-président d’Iveco, ajoutant que la division car et bus de Fiat est "en perte structurelle en France".

Julien Marion et AFP