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Fin d'Autolib': les salariés dans l'attente du plan social

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- - Eric PIERMONT / AFP

Les syndicats négocient un plan de sauvegarde pour l'emploi avec la direction. Ils devraient notamment obtenir un report de licenciement de deux mois, un congé de reclassement de 8 mois, des aides à la création d'entreprise et la recherche de reclassement y compris à l'interne.

Alors que le service d'autopartage Autolib' vit ses dernières heures à Paris, les 260 salariés de la société devront encore attendre deux semaines avant d'être fixés sur les conditions de leur départ, a-t-on appris de sources syndicales.

Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est en cours de négociation entre la direction et les quatre syndicats représentatifs, FO, CGT, SUD et CFDT. Plusieurs réunions se sont tenues depuis fin juin. L'accord devrait être signé à la mi-août, pour entrer en application "au plus tôt" au 1er septembre, selon des représentants du personnel présents à la table des négociations.

Les syndicats ont notamment obtenu un report de licenciement de deux mois, soit une notification de licenciement qui arrivera tout début novembre au lieu de fin août. Le PSE devrait comprendre la mise en place de départs anticipés, des aides à la mobilité, un congé de reclassement de huit mois, des aides à la création d'entreprise ou à la formation, ainsi que la recherche de reclassement interne et externe, selon Samir Mohamdi, délégué syndical FO (majoritaire), pour qui le projet est "satisfaisant".

Recrutements gelés dans le groupe Bolloré

Les recrutements sur les postes de "l'ensemble des groupes Bolloré" ont été "gelés" pour "les réserver en priorité aux gens d'Autolib'", s'est-il félicité. "On peut faire mieux", estime en revanche un autre délégué syndical, sous couvert d'anonymat, "notamment sur la durée du congés de reclassement" et "l'enveloppe formation".

Pour prendre de l'avance, "un vote anticipé" de la délégation unique du personnel (DUP) fin juillet a autorisé la direction à ouvrir "la cellule de reclassement", a-t-il expliqué. "Dans les prochains jours" devraient ainsi se tenir "des réunions collectives" d'information avec les ressources humaines et un cabinet de consultants.

Des salariés embauchés par Renault?

Certains salariés réclament par ailleurs d'être repris par les futurs acteurs du marché, notamment Renault. Ils s'appuient pour ça sur un article du contrat de délégation de service public, selon lequel "en cas de poursuite de l'exploitation du service public Autolib' (...) la continuité des contrats de travail en cours sera assurée". Mais il ne s'agit pas d'"un simple transfert vers un nouvel opérateur, c'est purement et simplement l'arrêt du service", se désole le syndicaliste, estimant toutefois qu'il existe "peut-être un moyen juridique de montrer (...) qu'il y a quand même une continuité d'engagement moral" de la mairie de Paris.

Dans un communiqué, le syndicat Autolib' Vélib' Métropole a rappelé que "lors des deux derniers Comités Syndicaux, les élus ont tenu à rappeler leur attention aux salariés d'Autolib' et leur souhait d'un Plan de Sauvegarde pour l'Emploi à la hauteur des propositions sérieuses de reclassement dans d'autres filiales du Groupe Bolloré, l'un des plus gros groupes français, ou auprès d'autres opérateurs, dans le respect du dialogue social".

L'arrêt d'Autolib' aura également un impact sur la société Bluecarsharing, en charge pour le groupe Bolloré des relations client des services d'autopartage à Paris, Lyon, Bordeaux, mais aussi en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Autolib' représentant "environ 60%" de l'activité, une proportion similaire des 180 salariés devrait être touchée par un PSE jumeau, selon un délégué syndical.

P.L avec AFP