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Fin de la grève à Air France: un syndicat minoritaire maintient son préavis

La grève à Air France est sur le point de toucher à sa fin.

La grève à Air France est sur le point de toucher à sa fin. - Stéphane de Sakutin - AFP

Quatorze jours après son déclenchement, la grève à Air France semble toucher à sa fin. Dimanche 28 septembre, le principal syndicat de pilotes de la compagnie aérienne a annoncé la levée du mouvement. Le retour à la normale est prévu pour mardi 30 septembre, même si un syndicat minoritaire a maintenu son préavis de grève.

Le principal syndicat de pilotes d'Air France a annoncé dimanche 28 septembre la fin d'une grève de quatorze jours, "coûteuse et dommageable" selon la compagnie qui, tout en déplorant l'absence d'un accord autour de Transavia France, confirme vouloir développer cette filiale low cost.

Les passagers devront, eux, patienter jusqu'à mardi 30 septembre avant un retour du trafic à la normale. Au terme d'une énième séance de négociations dans la nuit de samedi à dimanche, syndicats et direction ne sont pas parvenus à s'entendre autour de Transavia France.

"Les conditions du dialogue social ne sont aujourd'hui pas réunies, nous avons décidé de prendre nos responsabilités en levant le mouvement de grève", a affirmé le porte-parole du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire) Guillaume Schmid, disant vouloir "poursuivre les discussions dans un cadre plus serein".

Développement accéléré de Transavia France

Les pilotes étaient en grève depuis deux semaines -un record- pour obtenir un contrat unique pour les pilotes d'Air France et de Transavia. Sans contrat unique, les pilotes craignent de voir fondre les avantages du statut Air France au profit du statut Transavia, moins généreux. Or la direction n'a jamais cédé sur ce point.

Celle-ci s'est félicitée dimanche de la fin de la grève, mais a déploré l'absence d'un accord avec les syndicats. Elle a toutefois confirmé "sa décision de poursuivre sans délai le développement accéléré de Transavia France, relais de croissance majeur du groupe".

20 millions d'euros par jour de grève

"Cette grève aura été coûteuse et dommageable", a estimé la direction d'Air France dans un communiqué. Depuis le début du conflit, la direction avait alerté sur la situation "extrêmement délicate" de la compagnie détenue à 16% par l'Etat, chaque jour de grève lui faisant perdre "20 millions d'euros". Elle a regretté dimanche que "le protocole de fin de conflit, équilibré et raisonnable proposé par la direction, n'ait pas été signé par les organisations représentatives".

Dans son dernier protocole d'accord, communiqué vendredi soir, la direction prévoyait de maintenir l'emploi des pilotes "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France", "afin de garantir la compétitivité de cette dernière, ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France". Un plan perçu comme une ultime provocation par les syndicats, qui ont accusé Alexandre de Juniac, le PDG groupe Air France-KLM, de bloquer personnellement les négociations.

"Attitude égoïste", selon Manuel Valls

Vendredi soir, le SNPL avait conditionné la fin de la grève à la nomination "d'un médiateur indépendant", afin d'examiner une solution alternative. Proposition rejetée par Matignon et par la direction. Le Premier ministre Manuel Valls avait stigmatisé "l'attitude égoïste" des pilotes et leur avait demandé de renoncer au "contrat unique", incompatible avec le modèle du low cost.

Dimanche, il s'est félicité de la "fermeté du gouvernement" dans ce dossier, après l'annonce de la fin du conflit. Le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies s'est dit "heureux qu'Air France puisse retrouver un fonctionnement normal au plus vite".

Le deuxième syndicat représentatif maintient la grève

Le Spaf, deuxième syndicat représentatif des pilotes d'Air France (12%), a pour sa part annoncé qu'il maintenait son préavis de grève, qui court jusqu'au 30 septembre, après l'échec des discussions avec la direction. 

"Nous avons remis à la direction un document écrit de contre-propositions" concernant la filiale low cost Transavia France, écrit le syndicat dans un communiqué, disant attendre "sa réponse écrite" et indiquant maintenir le "préavis de grève".

Le Spaf affirme que son document présentait "des garanties d'équité évitant le démantèlement d'Air France et le transfert de son activité au détriment de ses emplois". "Au 14ème jour de grève, nous souhaitons que la direction revienne sur ses positions et adopte un véritable dialogue social", poursuit le syndicat.

M. K. avec AFP