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Transports

Flixbus veut concurrencer Blablacar… mais sans prendre de commission

Le spécialiste des voyages en autocar a lancé, il y a une dizaine de jours, sa plateforme de covoiturage qu'il veut sans frais. Le business model est ailleurs, comme l'explique son directeur général adjoint, Jean Rosado, sur le plateau de Good Morning Business.

Flixcar, c'est le petit nom du nouveau service de covoiturage lancé en France, il y a une dizaine de jours. Derrière ce nom, les habitués des voyages en bus auront reconnu la patte de Flixbus, le leader français du voyage en autocar. Si les affaires marchent bien en cette période de grève pour les lignes de bus, Flixcar est tout de même un pari osé d'aller titiller le géant Blablacar, très bien installé sur ce marché.

"On est très satisfait du lancement" explique le directeur général adjoint de Flixbus France, Jean Rosado, sur le plateau de Good Morning Business. "Il est encore un peu trop tôt pour tirer toutes les conclusions" mais "on a déjà des milliers d'inscrits et plusieurs milliers de sièges disponibles en France."

Pour se démarquer du leader, Flixcar a un argument majeur puisqu'il s'agit "d'un service gratuit" souligne Jean Rosado. "On a décidé de revenir aux origines du covoiturage, donc un service gratuit et simple pour les usagers et les conducteurs, notamment avec le paiement en espèces (…) afin de faciliter les déplacements des français."

Fidéliser les voyageurs

Pas de frais, donc pas de commissions… Pour quel business model? "Cette offre de covoiturage s'inscrit dans une stratégie plus globale avec notre offre de train (pour le moment en Allemagne, ndlr) et notre offre de bus" explique Jean Rosado. "Donc on avait vraiment envie d'offrir un panel de solutions de transport à nos passagers. Et évidemment nos solutions de trains et d'autocars ne sont pas gratuites." En clair, Flixbus espère augmenter la fréquentation de ses services payants en améliorant leur desserte, quitte à perdre de l'argent dans la création et la maintenance d'une plateforme de covoiturage. "C'est un choix" assure Jean Rosado. "Cela va nous apporter, encore une fois, un service plus attractif au sens global pour nos passagers".

Reste désormais à s'intégrer au rail français, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence. "On y pense, on a déposé les demandes pour l'ouverture du marché en 2021" souligne le DG adjoint. "On prendra la décision in fine, pour savoir si on se lance en France ou pas, au cours du premier trimestre 2020."

Thomas Leroy