BFM Business
Transports

FlixBus veut devenir numéro un des trajets en autocars aux Etats-Unis d'ici 5 ans

Invité sur BFM Business, Yvan Lefranc-Morin, directeur général de FlixBus France, est revenu sur la nécessité d'investir et de multiplier les projets pour se démarquer dans un marché du transport de personnes où les acteurs sont légion.

Avec 10,5 millions de voyageurs ayant opté pour des cars estampillés FlixBus en 2019 (contre 7,3 millions de passagers revendiqués en 2018), l'opérateur de cars longue distance - dont le siège est basé en Allemagne - a franchi un nouveau cap. De quoi donner à FlixBus l'envie de développer de nouveaux projets, mais aussi et surtout d'élargir son champ d'intervention en dépassant les frontières européennes.

Invité sur BFM Business ce lundi, Yvan Lefranc-Morin, directeur général de FlixBus France, assure que son entreprise est en bonne santé. "On a fait une super belle année 2019 de façon assez indépendante de la grève", explique-t-il. La grève "a donné un petit coup de boost sur l'activité de décembre. Mais on aurait, de toute façon, franchi largement les 10 millions de passagers en France en 2019, même sans la grève", détaille-t-il.

Pas de liaisons domestiques avant 2015

Un succès qui tient, selon lui, au fait qu'en France il était avant 2015 tout simplement interdit de voyager en autocar sur des liaisons domestiques.

"On a juste ouvert finalement quelque chose qui aurait dû être ouvert depuis très longtemps", poursuit Yvan Lefranc-Morin. "Il manquait probablement un pan dans l'univers des possibles en termes de mobilité qui était de la mobilité accessible à tous dans de bonnes conditions qui n'existait pas en dehors du covoiturage. Donc on est venu peut-être un petit peu essayé de gommer cette chose qui aurait dû être (…) gommée il y a bien longtemps".

FlixBus rentable en France en 2020?

Deuxième marché de FlixBus en Europe derrière l'Allemagne, la France enregistre certes un nombre croissant de voyageurs d'année en année, mais l'activité n'y est toujours pas rentable.

"On ne pense pas que le marché soit encore mature en termes de nombre de passagers transportés. On transporte plus de 20 millions de passagers annuel en Allemagne par exemple. Donc on a encore de la marge", analyse-t-il. "C'est un marché qui a été très concurrentiel. Beaucoup plus concurrentiel que beaucoup d'autres pays européens et avec des coûts de production qui sont plus élevés que dans beaucoup d'autres pays européens. Donc ça rend le challenge plus compliqué en France que dans d'autres pays mais on est très confiants dans notre capacité d'y arriver".

Aujourd'hui, FlixBus travaille avec 80 PME françaises. Ce qui, tel que l'explique Yvan Lefranc-Morin, représente plus de 1.000 emplois créés sur le territoire. Principalement des chauffeurs. En France, le patron de FlixBus estime, par ailleurs, que l'équilibre financier tricolore n'est pas loin et que l'entreprise pourrait devenir rentable dès 2020.

A la conquête des Etats-Unis

Fort de ses bons résultats, Flixbus voit grand. Très grand. Le gestionnaire d'autocars aspire aujourd'hui à s'imposer aux Etats-Unis, où il est présent depuis 2018.

"On s'est lancé au printemps 2018. Donc c'est relativement récent. On a des mastodontes en face de nous. (…) Donc on ne s'est pas encore imposés en termes (…) de parts de marché. Néanmoins, on grossit tous les mois et on est venu avec une technologie et finalement une façon d'approcher l'autocar qui est très différente de ce que font nos concurrents aux Etats-Unis. Donc de ce point de vue-là, on voit une énorme opportunité de marché pour nous sur un marché qui est évidemment immense, grand comme l'Europe. (…) Nos ambitions, c'est clairement de devenir numéro un dans les cinq ans à venir. (…) On y va pour être numéro un", détaille-t-il.

Avant de préciser : "Ce sont des investissements colossaux. On a une technologie qui a déjà été amortie, qui est la même que celle que l'on utilise en Europe. Donc ça, c'est une énorme valeur ajoutée que l'on a par rapport à des gens qui se lanceraient de zéro. Et ensuite, on est face à des acteurs qui sont des acteurs vieillissants, qui n'ont pas investi justement dans ce type de technologie et qui vont se retrouver à un moment ou un autre bridés par le non-investissement qu'ils ont fait ces dernières années".

JCH