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Florange : Mittal pourrait stopper l'alimentation en gaz des hauts fourneaux

Mittal pourrait couper l'alimentation en gaz des hauts fourneaux de Florange en Moselle.

Mittal pourrait couper l'alimentation en gaz des hauts fourneaux de Florange en Moselle. - -

Trois jours après les annonces du Premier ministre sur un accord avec ArcelorMittal sur l’avenir du site de Florange en Moselle, la CFDT dénonce l'intention du groupe sidérurgiste de couper l'alimentation en gaz des hauts fourneaux.

Entre soulagement et agacement, les salariés restent dans le doute concernant leur avenir au sein du site sidérurgique de Florange. Vendredi soir le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait assuré qu’ArcelorMittal s’était engagé à ne pas couper les hauts fourneaux et à les maintenir en état en attente de l’attribution éventuelle par la commission européenne d’une partie du financement du projet Ulcos. Un projet écologique (voir encadré) qui devait permettre à l’un des deux fourneaux de fonctionner à nouveau. Mais dimanche, la CFDT a dénoncé la volonté du groupe de Lakshmi Mittal de vouloir couper l’alimentation en gaz des hauts fourneaux.

« Une haute trahison d’Etat »

Jean-Marc Ayrault doit recevoir les syndicats de Florange mercredi mais Edouard Martin (CFDT), écœuré par cette annonce de coupure de gaz, menace de ne pas aller à Matignon mercredi. « Je suis atterré, confie-t-il, c’est la mort définitive des hauts fourneaux. Ça veut dire que l’outil est cassé et je ne comprends pas que l’Etat puisse accepter cela. Si jamais l’information est confirmée par le gouvernement que la chauffe des hauts fourneaux doit être arrêtée, je considèrerais ça comme une haute trahison d’Etat et moi, personnellement je n’irai pas à Matignon mercredi ».

« Montebourg est discrédité »

Cette annonce sur la coupure de l’alimentation en gaz des hauts fourneaux, ne va pas aider Arnaud Montebourg dont l’image après ce bras de fer est écornée. Pour certains observateurs, le ministre du Redressement Productif en est même discrédité : il n'obtiendra pas la nationalisation de deux hauts fourneaux de Florange en Moselle. «Arnaud Montebourg est discrédité dans son propre gouvernement, estime Stéphane Brousse, président du MEDEF en région Provence-Alpes Côte d'Azur. Il a proposé une solution un peu dure, celle d’une menace de nationalisation d’ArcelorMittal. Et le gouvernement a tranché puisque Jean-Marc Ayrault a choisi une autre solution. Vis-à-vis de l’étranger, la position très dure d’Arnaud Montebourg ne nous amènera que des inconvénients puisque les investisseurs étrangers auront du mal à investir en France ».

« Montebourg a joué le rôle demandé »

Pourtant, d’autres élus n’ont pas le même sentiment vis-à-vis du ministre Arnaud Montebourg. Jérôme Royer, maire PS de Jarnac (Charente) estime quant à lui que le ministre était tout à fait dans son rôle. « Il a essayé d’aider à partir de ses déclarations à faire pression sur Mittal, a-t-il dit sur RMC. Le gouvernement s’en est sorti. Arnaud Montebourg joue exactement le rôle que le gouvernement lui a demandé d’endosser. Je crois que c’est comme ça que nous devons faire de la politique aujourd’hui ».

Le titre de l'encadré ici

Le plan annoncé par Jean-Marc Ayrault vendredi soir|||

- ArcelorMittal accepte finalement d’investir 180 millions d'euros sur cinq ans à Florange.
- Mittal s’engage à maintenir en état de marche les hauts fourneaux.
- Et ce, dans l'attente de la possible réalisation du projet européen de captage et de stockage de CO2, Ulcos.
- « Il n'y aura pas de plan social à Florange », a aussi dit Ayrault.

T.de Dieuleveult avec B. Edgard et J. Zeghoudi