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Le FMI pointe les forces et les faiblesses des banques françaises.

Pour le FMI, les banques françaises sont plus solides.

Pour le FMI, les banques françaises sont plus solides. - -

Le fonds dirigé par Christine Lagarde estime dans son dernier rapport sur la France que les banques françaises ont renforcé leurs bilans. Mais des risques subsistent.

Les principales banques françaises ont clôturé, mardi 6 août, le traditionnel bal des résultats financiers du deuxième trimestre. Une fois n'est pas coutume, la grande majorité d'entre elles, la Société générale en tête, a vu ses bénéfices progresser ou dépasser les attentes du marché.

Hasard du calendrier, lundi 5 août, le FMI publiait son rapport annuel sur la France, dans lequel une partie est consacrée aux banques françaises. Dans ce texte, les experts du fonds soulignent plusieurs points.

> Les banques se sont renforcées

Le FMI souligne que les banques françaises ont réussi la transformation de leur bilan pour s'adapter "aux nouvelles exigences réglementaires, dites règles de Bâle III", en augmentant leurs capitaux propres. "Les risques portant sur la stabilité financière se sont considérablement réduits, les banques ayant atteint leurs objectifs de désendettement et renforcé leurs fonds propres et leurs volants de liquidité", explique le FMI.

Il souligne notamment qu'en un an, les quatre plus grandes banques françaises ont réduit leur bilan de 2,4% et ont fait baisser leur niveau de risques de plus de 7,2%.

> Des difficultés sur le crédit

Le FMI juge que les conditions de financement des banques se "sont considérablement améliorées" en 2012. Les auteurs du rapport écrivent que "les banques ont transféré les bénéfices de ces meilleurs conditions de financement vers leurs clients". Ils citent, par exemple, les taux des crédits accordés aux PME, qui sont passés sous les 3%.

Seulement, malgré ces effets, la production de crédit reste dégradée. Une mauvaise dynamique qui "semble refléter une demande atone plutôt qu'un durcissement des conditions de prêt".

Variation des crédits accordés à l'économie. En mauve, les crédits immobiliers, en bleu les crédits aux entreprises, en pointillés rouges les crédits à la consommation

Source: FMI

> Une rentabilité faible et menacée

Pour les experts du FMI, la rentabilité des banques françaises "reste faible", d'autant que les perspectives de croissance demeurent dégradées. Selon une étude de Score Adviser de 2011, la Société Générale affichait ainsi un retour sur capitaux propres (ROE) de 25% en 2005. Actuellement, la banque essaie difficilement de renouer avec un taux de 10%. BNP Paribas est, elle, passée de 20% à moins de 8%.

De plus, le FMI craint toujours que la crise de l'euro ne secoue les établissements. "Des coûts de financement plus élevés et des provisions plus forte qu'anticipées sur leurs expositions à l'Italie ou à l'Espagne pourrait miner [leurs] bénéfices".

Autre risque: "une correction plus abrupte des prix de l'immobilier pourrait compresser davantage [leurs] marges", écrit le FMI.

Julien Marion