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Le FMI s'attaque aux banques "too big to fail"

En Europe, les aides versées par les Etats pourraient représenter jusqu'à 70 milliards d'euros, dénonce le FMI.

En Europe, les aides versées par les Etats pourraient représenter jusqu'à 70 milliards d'euros, dénonce le FMI. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Les plus grosses banques ne prennent pas les mesures nécessaires pour se protéger, et comptent toujours sur les Etats en cas de crise, estime un rapport du FMI, publié ce lundi 31 mars.

Selon le FMI, "le problème des "too big to fail" est encore bien réel". Un rapport publié par l'institution internationale, ce lundi 31 mars, estime que les Etats donnent des "garanties implicites" à certains géants bancaires, ce qui représente entre 90 et 300 milliards de dollars dans la zone euro.

Aux Etats-Unis, cette somme représente entre 15 et 70 milliards de dollars et entre 20 et 110 milliards au Royaume-Uni. Des sommes versées pour aider des établissements d'une telle taille qu'une faillite pourrait "menacer la stabilité de l'ensemble du système financier", explique le rapport.

Les grands établissements bénéficient de ces aides implicites, qui leurs permettent d'attirer des investisseurs, d'emprunter "à moindre coût", et de moins rémunérer leurs déposants que les plus petites structures.

Les Etats "encouragent des prises de risques"

Autre danger de cette logique du "too big to fail": "Les attentes d'un soutien des autorités réduit la propension des créanciers à surveiller le comportement des grandes banques, encourageant du coup des prises de risques et de l'endettement excessif", prévient le FMI.

Au plus fort de la crise financière de 2008-2009, plusieurs établissements bancaires avaient été sauvés par les Etats, comme Bank of America ou Citigroup, pour éviter une aggravation de la crise.

Depuis, l'Europe et les Etats-Unis ont tenté d'encadrer ces mastodontes de la finance. La commission européenne a par exemple demandé aux plus grosses banques d'établir des testaments expliquant comment elles pourraient survivre à des crises.

Mais les auteurs du rapport du FMI, s'ils reconnaissent que des "progrès sont en cours", estiment que le risque existe encore.

J.S avec AFP