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Foodora quitte plusieurs pays, dont la France

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Foodora - TOBIAS SCHWARZ / AFP

L'entreprise de livraison de repas à domicile va quitter les marchés dans lesquels elle n'est pas numéro 1 pour se concentrer sur d'autres marchés où elle "entrevoit de meilleurs potentiels de croissance".

La société allemande de livraison de repas à domicile Foodora a annoncé jeudi son retrait de plusieurs pays pour se concentrer sur de nouveaux marchés, au moment où elle est poursuivie pour la façon dont elle traite ses travailleurs.

La start-up qui, comme ses concurrents Uber Eats ou Deliveroo, permet aux particuliers de commander via leur smartphone des repas préparés par des restaurants locaux, a indiqué dans un communiqué se retirer d'Australie le 20 août mais aussi de France, d'Italie et des Pays-Bas, sans néanmoins préciser de date.

"Dans les marchés où nous ne sommes pas numéro 1 et où nous ne voyons pas de moyen d'obtenir cette place (...) nous arrêtons nos activités", avait indiqué sans davantage de précisions le PDG du groupe, Niklas Östberg, jeudi lors de la présentation des résultats trimestriels de la compagnie. Contactée par l'AFP vendredi, Foodora n'était pas en mesure de donner de détail.

"Sous-rémunération des travailleurs"

"Foodora a annoncé sa décision de quitter le marché australien et de cesser ses opérations pour concentrer son attention sur des marchés où la société entrevoit de meilleurs potentiels de croissance", a annoncé jeudi le groupe dans un autre communiqué.

Arrivé en Australie en 2015, Foodora réduira graduellement sa voilure pour arrêter totalement d'opérer sur l'île-continent le 20 août. Foodora a été ces derniers mois la cible des critiques des syndicats australiens et fait l'objet de poursuites devant un tribunal fédéral par le Fair Work Ombudsman (FWO), l'institution qui veille au respect du droit du travail en Australie.

Le FWO, qui avait lancé des poursuites en juin à la demande de trois employés, estime que Foodora a fait signer des simulacres de contrats qui se sont traduits par "une sous-rémunération des travailleurs". L'agence gouvernementale affirme que Foodora a violé les lois australiennes en faisant croire au trio qu'ils seraient des travailleurs indépendants alors qu'ils étaient dans les faits des employés. Ce qui se serait traduit par une moindre rémunération.

Des critiques jusqu'en Italie

La compagnie fait l'objet de critiques similaires dans d'autres pays, comme en Italie, où le nouveau ministre du Travail, Luigi Di Maio, s'était lancé mi-juin dans "une grande bataille contre le travail précaire", en s'attaquant d'abord aux conditions des livreurs de nourriture à vélo.

"La stratégie de Delivery Hero (à qui appartient Foodora, ndlr) est celle d'opérer de manière efficace économiquement, en se concentrant sur la croissance et les positions de leadership sur tous les marchés dans lesquels il opère. En Italie, cet objectif est difficile à atteindre avec des investissements raisonnables", a simplement écrit le co-fondateur de Foodora, Emanuel Pallua, dans un communiqué.

Régulièrement, des coursiers à vélo de plusieurs plateformes de livraison de repas appellent à faire grève pour dénoncer leurs faibles rémunérations et mauvaises conditions de travail. Ainsi, durant la Coupe du Monde, des livreurs en France avaient décidé de ne pas livrer de repas et incité des clients à ne pas effectuer de commandes en signe de solidarité.

P.L avec AFP