BFM Business
Culture loisirs

Football: le mercato en chiffres

Le Brésilien Thiago Silva pourrait devenir le footballeur le plus cher payé par un club français.

Le Brésilien Thiago Silva pourrait devenir le footballeur le plus cher payé par un club français. - -

La saison des transferts devrait encore être très animée cet été, grâce à un PSG toujours plus gourmand. Toutefois, l’entrée en vigueur du fair-play financier pourrait calmer la frénésie du marché des joueurs. Dernière mise à jour le 16 juillet

Mise à jour du 16 juillet

Le PSG tient ses promesses. Le milieu offensif argentin Ezequiel Lavezzi a signé le 2 juillet dans le club de la capitale, pour un montant qui se situerait à plus de 30 millions d'euros.

Mais la plus grosse recrue est Thiago Silva. Ce dernier a finalement cédé aux sirènes parisiennes. Le défenseur brésilien s'est engagé avec le PSG le 14 juillet dernier. La somme déboursée par le club français n'a pas été communiquée mais, selon l'AFP, qui cite des sources proches du dossier, elle serait de 40 millions d'euros.

Le club est également en négociation avec l'attaquant suédois du Milan AC, Zlatan Ibrahimovic. Les rumeurs font état d'un transfert de 25 millions d'euros. La barre des 100 millions d'euros dépensés lors du mercato ne serait alors plus très loin pour le PSG.

Mise à jour du 19 juin

Le défenseur Brésilien Thiago Silva ne viendra finalement pas au PSG. Alors que le club parisien offrait 46 millions d'euros pour acquérir le joueur, le Milan AC a choisi de rompre les négociations. Les joueurs du club lombard avait décidé de faire barrage, l'attaquant Antonio Cassano ayant, par exemple, déclaré que Silva serait "irremplaçable".

La piste d'un autre Brésilien, le défenseur Lucio, est avancée pour remplacer Silva. Et, du côté des attaquants, le PSG lorgnerait désormais sur Robin Van Persie.

Première publication le 14 juin

Tel Wall Street au son de la cloche, le mercato estival a démarré mercredi 13 juin. Les clubs de football européens ont ainsi jusqu’au 4 septembre pour faire leurs emplettes et ravir (ou décevoir) leurs tifosi. Ce marché des transferts brasse des sommes non négligeables. A titre d’exemple, les clubs de football européens ont dépensé 3,3 milliards d’euros en transferts lors de la saison 2009-2010, d’après l’UEFA.

Difficile de savoir actuellement si le cru 2012-2013 fera mieux. Mais les premières rumeurs indiquent que les ogres habituels (comme Chelsea) et les nouveaux riches (comme le PSG) ont encore un fort appétit. Voici quelques chiffres clés pour comprendre les enjeux du mercato de foot 2012 et, plus généralement, du marché des transferts.

> 70 millions d’euros

C’est au très bas mot la somme que le PSG pourrait mettre sur la table cette saison, en ne prenant en compte que les arrivées hypothétiques du défenseur du Milan AC, le Brésilien Thiago Silva (entre 40 et 50 millions d’euros), et du milieu offensif de Naples, l’Argentin Ezequiel Lavezzi (environ 30 millions). De plus, le PSG recrutera probablement un attaquant de carrure internationale. Parmi les noms qui circulent, figurent ceux du Suédois Zlatan Ibrahimovic (Milan AC), de l’Argentin Gonzalez Higuain (Real Madrid) ou encore de l’artiste croate Luka Modric (Tottenham). A terme, il est fort probable que le club parisien dépasse allègrement les 100 millions d’euros pour boucler son recrutement cet été.

Le PSG battrait alors deux de ses propres records. L’an passé, le club domicilié au Parc des Princes avait déboursé le montant record de 87 millions d’euros, surclassant Lyon lors de l’édition 2009 (77,5 millions). Au passage, l’Argentin Javier Pastore était devenu le joueur le plus cher, payé par un club français (43 millions d’euros). Mais Thiago Silva pourrait désormais le détroner. En effet, Paris devrait donc encore avoir la folie des grandeurs cet été. Même si, depuis l’arrivée avortée de David Beckham, le conditionnel n'a jamais été autant de rigueur pour parler des achats du football.

> 181 millions d’euros

Ce chiffre représente le total dépensé par les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 lors du mercato 2011, soit une hausse de 35% par rapport à 2010, selon la Ligue de Football Professionnel. Evidemment, ce chiffre est tiré par les achats somptuaires du PSG (48% du total).

Le titre du fameux livre de géographie de Jean Gravier (Paris et le désert français) qualifierait bien le marché des transferts français depuis l'année dernière, car derrière le PSG, les clubs de l'Hexagone se sont accordés des enveloppes faibles. Lille est deuxième avec 14 millions d’euros et Saint-Etienne troisième (13,5 millions). L’OM et l’OL, jadis beaucoup plus prodigues, ont clairement appuyé sur la pédale de frein (11 millions pour l'Olympique de Marseille et 4,8 millions pour l'Olympique lyonnais).

Enfin, la LFP note qu’en 2011 les clubs de football français ont été des exportateurs nets sur le marché mondial des transferts, pour 73,4 millions d’euros. Une situation inverse de l’exercice 2009-2010 (-91,7 millions).

> 2,3 milliards d’euros

Il s’agit de l’estimation de l’UEFA portant sur le montant décaissé par les clubs européens lors du mercato estival 2011, en hausse de 18%. Mais l’UEFA précise bien que le pic était survenu en 2007 (2,5 milliards).

Au niveau des clubs, Manchester City avait dominé le marché avec plus de 91 millions d’euros dépensés, devant le PSG et la Juventus de Turin (85 millions). Les données du site allemand Transfermarkt.de recoupées avec celles de Maxifoot.fr permettent d’introduire des éléments de comparaison sur l’ensemble de la saison 2011-2012, en comptant le mercato hivernal.

Malgré le poids du PSG, les clubs de L1 font ainsi pâle figure, avec 245 millions d’euros au total, face à leurs homologues espagnols (383 millions), italiens (576 millions) et surtout anglais (635 millions). En réalité ce chiffre de 245 millions se rapprocherait plutôt des dépenses du seul Real Madrid, lors du mercato estival de 2009: 257 millions d’euros, un record absolu qui comprenait alors Cristiano Ronaldo. "CR9" reste à ce jour le joueur le plus cher de l’Histoire du football, à 94 millions d’euros.

2013-2014, la menace

C’est la saison où le fair-play financier entrera en compte. Cette nouvelle règle va limiter la marge de manœuvre des clubs européens sur les transferts, c’est d’ailleurs le but avoué de l’UEFA. En se basant sur des audits financiers, elle évaluera les comptes des clubs européens. Son objectif est de les forcer à respecter l’équilibre financier, ou plus exactement un déficit maximal de cinq millions d’euros, selon le règlement de l’UEFA.

Toutefois cette limite pourra être repoussée jusqu’à 45 millions d’euros en 2016 et 30 millions en 2018 si "ce dépassement est entièrement couvert par des contributions d’actionnaires et/ou de parties liées". Les sanctions restent encore à définir mais elles pourraient aller jusqu’à l’exclusion des clubs de certaines compétitions (dont la Ligue des Champions).

Il y aurait donc du souci à se faire pour les grands noms du football européen. En 2010, le déficit cumulé des clubs européens avait atteint 1,6 milliard d’euros. Le PSG, lui, pourrait d’ailleurs annoncer une perte record pour l’exercice 2011-2012, de plus de 100 millions d’euros.

Ainsi le président de l’OL, Jean-Michel Aulas, s'était plu à commenter les transferts parisiens, en mai dernier. "Oui, le PSG a pris de l’avance, mais elle va fondre avec ce 'Financial fair-play'", avait-il déclaré lors d’une conférence de presse. Mais Paris ne tremble pas, pour le moment.

Julien Marion