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Transports

Ford et Volkswagen font cause commune dans l’électrique et l’autonome

En mars, Volkswagen avait dévoilé ce modèle, l'ID Vizzion. Cette voiture électrique sera la première voiture autonome de VW. Elle pourrait donc faire partie du service de mobilité en voitures autonomes du constructeur.

En mars, Volkswagen avait dévoilé ce modèle, l'ID Vizzion. Cette voiture électrique sera la première voiture autonome de VW. Elle pourrait donc faire partie du service de mobilité en voitures autonomes du constructeur. - Volkswagen

Les deux géants étendent leur alliance stratégique qui se traduira notamment par un investissement de 2,6 milliards de dollars du premier dans la plate-forme Argo AI du second.

L’électrique ou la mort ? C’est un peu le leitmotiv des constructeurs automobiles actuellement, tétanisés par les perspectives de baisses des ventes mondiales (voir notre replay en bas d'article), par les nouvelles normes anti-pollution imposées par de nombreux pays et par les profonds changements culturels en terme de consommation automobile.

Pour les fabricants historiques, il faut donc massivement investir dans l’électrique et l’autonome et/ou unir leurs efforts avec des concurrents afin de faire face aux investissements colossaux qu’exigent ces nouvelles technologies. D’autant plus que de nouveaux acteurs issus du monde technologique comme Google ou Apple montent en puissance, et vite.

On peut citer par exemple l’investissement de Honda dans Cruise, la filiale de développement des voitures autonomes de General Motors (GM), tandis que le groupe italo-américain Fiat Chrysler et le français Renault ont essayé récemment de fusionner sans succès.

Face à cette tendance, Ford et Volkswagen ont annoncé vendredi étendre leur alliance, formée en janvier, au développement des voitures autonomes et électriques. Ce partenariat exclut toutefois un échange de participations croisées, ont tenu à préciser, dans un communiqué commun, les deux groupes, qui travaillent déjà ensemble dans la production des fourgonnettes, des utilitaires et des pickups commerciaux.

Il faudra de l’argent mais aussi de l’entente culturelle

Concrètement, dans la voiture autonome, Volkswagen va investir 2,6 milliards de dollars au total dans Argo AI, la filiale de développement des voitures autonomes de son rival américain Ford.

Cet investissement, qui se fera sous la forme d'un milliard de dollars en liquidités et de l'intégration dans Argo AI d'AID, filiale de technologies autonomes de Volkswagen, va valoriser la filiale de Ford à plus de 7 milliards, affirment les deux géants automobiles. Ils seront des actionnaires à parts égales dans Argo AI. Les salariés d'Argo AI auront une participation minoritaire.

Rappelons qu’en 2017, Ford était devenu le premier actionnaire d'Argo AI, créée au départ par d’anciens responsables des équipes chargées de la recherche pour le développement chez Google et Uber.

Dans l'électrique, l'alliance prévoit que Ford utilise la plateforme MEB, c'est-à-dire la base technique commune à toutes les nouvelles voitures électriques de Volkswagen (très en avance dans le domaine), pour construire ses propres modèles destinés dans un premier temps au marché européen.

La première voiture Ford qui y sera assemblée sera commercialisée en Europe à partir de 2023, avec l'objectif de produire 600.000 véhicules sur 6 ans.

« Ford comme Volkswagen ont besoin de coopérer sur les véhicules autonomes. C'est une technologie très très coûteuse pour l'avenir. On doit investir aujourd'hui pour encaisser peut-être les premières recettes en 2030 », commente Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center for automotive research (CAR) basé en Allemagne.

Reste la question du rapprochement culturel, indispensable pour que ce type d’accord soit efficient. Certains ont fonctionné, d’autres ont été de cuisants échecs, faute de compréhension entre les deux acteurs comme celui entre Volkswagen et le japonais Suzuki.

Olivier CHICHEPORTICHE