Forfait 4G: comment Free a relancé la guerre sans baisser les prix
Après la guerre sur les prix, les opérateurs ont déplacé leur affrontement commercial sur l'Internet mobile lié aux forfaits 4G. Free avait ouvert les hostilités à l'automne 2015 en incluant 50 gigaoctets de données dans son forfait à 19,99 euros en 4G sur son réseau mobile. Mais la barre avait été placée tellement haut que ses concurrents n'ont pas surenchéri.
Ses trois grands concurrents ont attendu quelques mois pour répliquer en enrichissant leur marque low cost respective d'une quantité plus importante d'internet mobile (exprimé en volume de gigaoctets utilisables par mois) sans augmentation de prix mais sans s’aligner toutefois sur les 50 Go de Free.
Il y a quelques jours, Bouygues Telecom a lancé un forfait B&You 20Go à 24,99 euros par mois, sans engagement. Cette offre, en exclusivité web, est une réponse à celles de Sosh (marque d'Orange) et de Red (SFR) qui ont augmenté le volume de données mobiles pour leurs abonnés. L'offre B&You s'était déjà inspirée de Sosh pour son forfait 3 Go qui passe à 5 Go sans augmentation de tarif pour les clients existants de l’opérateur low cost.
Free a accordé 50 Go à ses abonnés 4G dès 2015
Cette surenchère s'inspire, une fois de plus, de l'axiome appliqué par Free, consistant à enrichir des forfaits existants sans augmentation de prix. Pour les opérateurs, la différenciation commerciale ne se fait plus sur la voix, les SMS ou les MMS, tous illimités où même le prix. Mais elle passe par l'Internet mobile au moment où ils accélèrent le déploiement de leurs réseaux 4G. En jouant sur la seule variable qui n'est pas encore illimitée, ils libèrent aussi, pour alimenter leurs réseaux 4G, des usage bridés auparavant par la limite fixée à 1, 2 ou 3 Go de consommation mensuelle d'internet.
Ayant joué cette carte depuis plusieurs mois, Free constate ainsi que la consommation moyenne de ses abonnés 4G a augmenté de près de 80% sur l'année 2015 pour atteindre 3,2Go par mois et par abonné. Cette surenchère montre aussi que les opérateurs ne relâchent pas la pression, alors qu'ils viennent de se livrer une guerre des promotions lors des fêtes de fin d'année, en insistant sur leurs offres sans engagement.