Les Français consomment moins de bière à cause des taxes
"Un demi, s’il-vous-plaît". Voilà une phrase que l’on entend de moins en moins en terrasse. La consommation de bière a chuté de 15% dans les cafés, hôtels et restaurants au premier trimestre.
Une conséquence directe de la taxe appliquée depuis le 1er janvier dernier, selon l’association des brasseurs de France. Dans la restauration, le prix moyen du demi est passé à 2,70 euros, soit 7 centimes de plus qu’en décembre.
Les brasseurs font grise mine. Leur production du premier trimestre 2013 a diminué de 30% par rapport à 2012. Le mauvais temps a également pesé. Mais "cela ne suffit pas à expliquer une telle baisse" affirme Philippe Vasseur, président de l’association.
Une taxe payée entièrement par le consommateur
Les producteurs de bière se sont vus imposer une augmentation de 160% des droits d’accise. Une taxe qu’ils ont "répercutée sur le consommateur dans son intégralité", reconnaît Philippe Vasseur.
Résultat, les Français boivent moins de bière en ce début 2013. La grande distribution, qui écoule environ deux tiers de la production, enregistre une baisse de la consommation plus modérée que dans la restauration : les ventes y reculent de 3,5 à 4% en moyenne.
Les Français ne sont pourtant pas des grands amateurs de bière : avec 30 litres par an et par habitant, ils se classent 26e au sein l’Union européenne à 27.
"C’est l’ensemble du secteur qui est touché et pas seulement les brasseurs", ajoute Philippe Vasseur. "On parle de plus de 30.000 cafés pour qui la bière est un produit d’appel", qui représente jusqu’à deux tiers de leurs revenus.
Les petites brasseries, également touchées
Surtout, les brasseurs sont irrités par la communication politique sur cette taxe. Le gouvernement avait annoncé une exemption pour les petits brasseurs, dont la production est inférieure à 10.000 hectolitres par an.
Mais la promesse n’a pas été tenue : la taxe touche à la fois petites et grandes brasseries. Seules les brasseries intermédiaires ont connu une augmentation moindre. En clair, la hausse de 160% des droits d’accise concerne plus de 500 brasseries sur les 530 présentes sur le sol français.
Six mois après, la taxe a donc toujours du mal à passer. D’autant que d’autres produits, comme le vin, n’ont pas été mis à contribution pour financer la sécurité sociale.