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La France et le Canada s’opposent sur le pétrole de Saint-Pierre-et-Miquelon

Les eaux autour de Saint-Pierre-et-Miquelon font l'objet d'un vif débat entre la France et le Canada.

Les eaux autour de Saint-Pierre-et-Miquelon font l'objet d'un vif débat entre la France et le Canada. - -

Les discussions se glacent entre la France et le Canada à propos des eaux entourant Saint-Pierre-et-Miquelon. Ottawa a rappelé ce 10 décembre ses ambitions sur le sous-sol riche en hydrocarbures.

"La France n’est éligible à aucune zone maritime" supplémentaire en Amérique du Nord, affirme le Canada. Un responsable du ministère canadien des affaires étrangères a remis le feu aux poudres, ce mardi 10 décembre, sur la question de l’exploitation du sous-sol maritime au large de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Depuis plus de 20 ans, la France et le Canada se disputent les eaux autour de Saint-Pierre-et-Miquelon. Ce petit archipel français d’à peine 6.000 habitants, au large des côtes canadiennes, recèlerait d’importants gisements de pétrole dans son sous-sol maritime.

Le sous-sol du Golfe du Saint-Laurent, où est situé le territoire français, est, en effet, riche en hydrocarbures. En 2008, un rapport de parlementaires français estimait à plus de 600 millions de barils de pétrole les réserves maritimes de cette nappe.

Une extension dans les eaux canadiennes?

Pour asseoir son contrôle sur ces réserves, le Canada a déposé, vendredi 6 décembre, un dossier à l'ONU. La zone revendiquée s’étend sur 1,2 million de kilomètres carrés. Le Canada va aussi s’opposer aux ambitions du Danemark et des Etats-Unis.

De son côté, la France a jusqu’en 2014 pour "formaliser ses demandes" à l’ONU, a déclaré un porte-parole de l’ambassade à Ottawa. Paris souhaite étendre sa zone économique exclusive (ZEE) autour de l’archipel, via le projet "Extraplac".

La convention des Nations Unies sur le droit de la mer autorise un tel prolongement de la ZEE. Mais les îles françaises se situent au sein même de la zone canadienne. Une extension de la ZEE française se ferait donc au détriment du Canada, ce qu’Ottawa refuse.

Fin juillet, François Hollande avait rappelé que "la France défendrait les intérêts de l'archipel concernant l'extension du plateau continental au large de Saint-Pierre et Miquelon".

>> Les zones économiques maritimes française et canadienne - (crédits: Eric Gaba - Wikimedia Commons - CC)

Audrey Dufour