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France Ô: Macron pour une "concertation" sur la place de l'outre-mer à France Télévisions

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Le chef de l'État ne veut pas que la chaîne ultramarine soit conservée uniquement "parce que c'est un système de reconnaissance". Emmanuel Macron a assuré qu'il y aura une concertation et a appelé à ne pas être "indûment conservateur".

Emmanuel Macron a plaidé jeudi pour une "concertation" sur la place de l'outre-mer à France Télévisions, évoquant la possibilité de décrochages ultramarins accrus sur les antennes de France 2 et France 3 comme une alternative à un maintien à tout prix de France Ô.

"N'ayons pas un débat un peu hypocrite qui consiste à dire: 'comme personne ne veut faire de décrochage sur l'audiovisuel public noble, on a créé un audiovisuel public national périphérique qui s'appelle France Ô, personne n'en est vraiment content, mais on va le garder comme ça parce que c'est un système de reconnaissance'. Ça n'est pas satisfaisant", a déclaré le chef de l'État à l'Élysée lors d'un discours pendant les assises des Outre-mer.

La ministre de la Culture Françoise Nyssen a indiqué début juin, en présentant la réforme de l'audiovisuel public, qu'il faudrait "déterminer si l'avenir est au maintien de France Ô sur le canal hertzien ou au contraire au renforcement des offres numériques des Outre-Mer Première".

Mercredi, la délégation aux outre-mer de l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une motion demandant le maintien sur la TNT de France Ô. Une intersyndicale des salariés de France Ô a été créée pour défendre la chaîne et "la maintenir sur la TNT". Une pétition "#SauvonsFranceÔ" a aussi été lancée.

"Le doublon est ridicule"

"Il y aura un débat, une concertation sur France Ô", a assuré le chef de l'État, appelant à ne pas être "indûment conservateur".

"Il faut faire évoluer les choses, est-ce que ça marche bien aujourd'hui ? Est-ce qu'on a le meilleur service, est-ce qu'on pense que l'audiovisuel public donne toute sa place à l'outre-mer (...)? est-ce que ça marche bien, est-ce qu'il y a suffisamment de gens qui regardent France Ô, est-ce qu'on considère que tout ça est formidable? Non, je vous le dis franchement, c'est pas vrai", a-t-il affirmé.

"Ce qui fait l'information, la spécificité, les antennes locales doivent être maintenues, c'est plutôt le pli qui a été pris, on a écouté ce qui a été proposé par chacun", a défendu Emmanuel Macron.

"Si certains disent 'moi je ne veux que France Ô, je veux moins d'antennes locales', il faudra l'entendre et on changera, mais le doublon est ridicule aujourd'hui", a-t-il poursuivi, proposant "une stratégie collective", où "chacun devra apporter sa contribution".

"Qu'il y ait plus de décrochage ultramarin sur France 3, sur France 2, c'est ça le vrai débat", a affirmé le président, plaidant pour "une reconnaissance, une présence ultra-marine au plus haut, au meilleur dans notre audiovisuel public". "Il n'y aura aucun projet qui contrariera cet objectif, mais ça n'est pas forcément dans la préservation de l'existant", a-t-il ajouté.

"L'outre-mer ne doit pas être une périphérie de l'audiovisuel public", avait déjà déclaré mercredi soir Emmanuel Macron lors d'un dîner à l'Élysée avec des élus ultramarins.

"Ce sujet sera décidé ensemble", avait-il déclaré aux élus ultramarins, "avec deux principes: on doit moderniser notre audiovisuel public (....), et l'outre-mer ne doit pas être une périphérie de l'audiovisuel public, cantonné à une chaîne ou à des ambitions qui je pense étaient trop limitées".

J.-C.C. avec AFP