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France Télévisions contraint à l'austérité

En pleine période de vache maigre, France Télévision va économiser et se restructurer jusqu'en 2015.

En pleine période de vache maigre, France Télévision va économiser et se restructurer jusqu'en 2015. - -

Confronté à une baisse de ses recettes publicitaire et de sa dotation publique, le groupe public doit réviser sa stratégie des trois prochaines années et adopte, ce jeudi 31 octobre, un plan de rigueur.

France Télévisions se serre la ceinture. Le groupe adopte, ce jeudi 31 octobre, un plan d'économie sur trois ans. Une dose de rigueur rendue nécessaire pour le groupe qui traverse une passe difficile, entre baisse de ses subventions publiques et des recettes publicitaires, des échecs d'audience, des plans de départs, et un contrôle renforcé des autorités.

L'entreprise a dû réviser sa stratégie, afin de prendre en compte la baisse de ses ressources. Son conseil d'administration se réunit donc, ce jeudi, pour adopter un nouveau programme budgétaire et des objectifs remaniés pour 2013-2015. Le plan, déjà examiné par le Parlement et le CSA, prévoit de lourdes pertes en 2013 et 2014 puis un retour à l'équilibre en 2015.

Par rapport au premier plan, établi en 2011, celui-ci acte une nette baisse de la dotation publique et des recettes publicitaires qui reculent de 390 millions sur trois ans. Il prévoit en réaction une diminution des dépenses dans le sport et les fictions et documentaires : 400 millions de budget annuel seront alloués à ces programmes, contre les 420 millions initialement prévus.

Préavis de grève pour le 7 novembre

Le groupe envisage par ailleurs de supprimer près de 10.000 emplois pour 2015, soit 650 suppressions de postes de plus que les prévisions initiales. Déjà, les effectifs ont été réduits de plusieurs centaines de personnes en un an, par des départs non remplacés et un moindre recours aux pigistes. Un plan de départs volontaire de 361 postes a aussi été présenté aux syndicats, qui ont en réponse déposé un préavis de grève pour le 7 novembre

Les prévisions de recettes publicitaires sont revues à la baisse, en particulier pour France 2, affaiblie par l'échec de son nouveau programme d'avant-soirée, l'émission de Sophia Aram "Jusqu'ici tout va bien", qui n'a attiré que 3,3% des téléspectateurs en octobre. La chaîne phare du service public affiche un retard sur ses recettes publicitaires de "11 à 12 millions à fin septembre", a déjà indiqué le patron de France Télévision, Rémy Pfimlin.

Ces difficultés interpellent les ministères de tutelle de France Télévisions et le CSA, qui ont indiqué, mercredi 30 octobre, vouloir resserrer leur contrôle sur le groupe, en particulier sur ses orientations et sa ligne éditoriale.

Nouvelle loi sur l'audiovisuel public

La réunion du conseil d'administration de France Télévisions intervient le jour où le Parlement a adopté définitivement le projet de loi sur l'indépendance de l'audiovisuel public, qui rend notamment au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) le pouvoir de désigner les patrons des chaînes et radios publiques.

La mesure clef du texte tient dans la nomination pour cinq ans par le CSA, devenu "autorité publique indépendante dotée de la personnalité morale", des présidents de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde (qui rassemble France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya). Depuis 2009, ce pouvoir relevait du président de la République.

N.G. avec agences