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Fraude aux quotas de CO2: les peines confirmées en appel

Marco Mouly, l'un des deux grands acteurs de ce dossier

Marco Mouly, l'un des deux grands acteurs de ce dossier - Bertrand Guay - AFP

Les deux complices de cette vaste fraude sont condamnés à huit ans de prison et devront verser 283 millions d'euros de dommages et intérêts à l'État.

La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi les peines de huit ans de prison et un million d'euros d'amende prononcées contre le financier Arnaud Mimran et Marco Mouly, dans l'affaire de la fraude sur le marchés des quotas d'émissions de Co2. Elle leur a également demandé de verser des dommages et intérêts égaux au montant de l'escroquerie, soit 283 millions d'euros.

La cour a ajouté contre les deux hommes une peine de confiscation de leur patrimoine. Le courtier polonais Jaroslaw Klapucki, 56 ans, condamné en première instance à sept ans de prison et un million d'euros d'amende, a en revanche été relaxé, tout comme sa société, Consus. Incarcéré depuis un an, il devrait retrouver la liberté dans la journée.

Contre les cinq autres prévenus, la cour, confirmant quasi-intégralement la décision de première instance, a prononcé des peines allant d'un an de prison avec sursis à six ans de prison.

Versement de la TVA

Elle a aussi maintenu les mandats d'arrêts dont font l'objet les quatre prévenus en fuite, vraisemblablement réfugiés en Israël. Les principaux prévenus sont condamnés à verser 283 millions d'euros de dommages et intérêts à l'État. Tous font l'objet d'une interdiction de gérer une activité commerciale pendant cinq ans.

L'escroquerie, qui a prospéré entre 2008 et 2009, consistait à acheter des quotas d'émission de CO2 hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d'investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n'était jamais reversée à l'État.

Devant l'ampleur de la fraude, les opérations ont été exonérées de TVA en juin 2009 en France.

1,6 milliard d'euros de manque à gagner au total pour l'État

Marco Mouly, 51 ans, a assuré que son rôle s'était limité à ouvrir des comptes à l'étranger, et ce à la demande d'un homme, Samy Souied, assassiné en 2010 à Paris, envers qui il avait une dette de 900.000 euros.

Arnaud Mimran, 45 ans, qui avait investi quelque huit millions d'euros, avait assuré qu'il n'avait appris que sur le tard qu'il s'agissait d'une fraude.

Ce volet de l'escroquerie à la TVA sur le marché des quotas de CO2 - 1,6 milliard d'euros d'impôts éludés au total en France - est le plus important arrivé jusqu'ici en procès.

J.M. avec AFP