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Transports

La fraude coûte 400 millions par an à la SNCF et la RATP

La SNCF a renforcé les contrôles sur son réseau en heure de pointe.

La SNCF a renforcé les contrôles sur son réseau en heure de pointe. - -

Absence de titre de transport, non compostage, réduction non justifiée, falsification de titre … la fraude entraîne un manque à gagner de 300 millions d’euros par an pour la SNCF et 100 millions pour la RATP. Un chiffre stable, selon le ministre des Transports Frédéric Cuvillier.

La fraude aux titres de transport est une vraie épine dans le pied de la SNCF et la RATP. Pour la première, cela représente une perte de 300 millions d’euros par an, pour la seconde 100 millions par an. C’est le chiffre donné par le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, dans le journal officiel du 27 août, en réponse à une question écrite du députe UMP Dominique Tian.

Le montant des pertes est "relativement stable d’une année sur l’autre", note le ministre, la crise n’ayant pas eu d’effet aggravant sur ce phénomène. Mais il faut dire que les deux entreprises de transports ont aussi renforcé leur dispositif anti-fraude.

Car les contrevenants usent de divers stratagèmes. "Les types de fraude au titre de transport rencontrés à la SNCF portent sur les moyens de paiement lors de l'achat d'un billet, une réduction non justifiée, le non compostage, l'absence de titre de transport et un billet ne correspondant pas au trajet", explique Frédéric Cuvillier.

Quant à la RATP, le problème prend la forme de réduction non justifiée, "d'oubli" de compostage ou tout simplement d’'absence de titre de transport. Les bus et tramway constituent le maillon faible du réseau. Le taux de fraude un jour ouvrable y est deux fois plus élevé que dans le métro, où les barrières découragent une partie des contrevenants.

10.000 contrôleurs à la SNCF

Pour endiguer les problèmes en amont, la SNCF a mis en place des contrôles pour éviter les escroqueries lors de la vente de tickets sur internet et la fraude aux abonnements.

L’entreprise publique a aussi renforcé ses actions de terrain."Une organisation efficace a été mise en place reposant sur le déploiement de moyens spécialisés de type équipes volantes appartenant au service interne de sécurité, la surveillance générale (SUGE), qui assurent une assistance renforcée en heures de pointe et une présence visible sur l'ensemble des gares en heures creuses", précise le ministre dans sa réponse.

Ces équipes viennent épauler le travail des 10.000 contrôleurs. Parmi eux, 1.600 ne mènent que des actions anti-fraude (groupes de contrôle Transilien et équipes d'assistance partout en France).

Contrôles renforcés en Ile-de-France

La RATP mise quant à elle sur les possibilités de contrôle offertes par son système de pass Navigo, mais aussi sur les dispositifs de portillons et de fermeture d’accès à son réseau. Les actions de terrain font aussi partie de son armada anti-fraude : la régie mène une politique de contrôle itinérant concentré dans les zones à fort flux de fraudeurs. Elle a ainsi identifié 140 points prioritaires en Île-de-France, situés principalement au nord et nord- est et dans l'est et le sud-est de la capitale, où les contrôleurs sont présents en continu.

Mais la SNCF et la RATP misent aussi sur la prévention. Les deux entreprises organisent régulièrement à des campagnes d’informations auprès des usagers sur la falsification des titres de transport, les réductions non justifiées ou encore les incivilités, ce qui contribue à lutter également contre la fraude.

Coralie Cathelinais