Free a conquis 3,6 millions d'abonnés mobiles en six mois
Iliad (maison-mère de Free) a dressé vendredi 30 août le premier bilan de son activité mobile lancée en janvier, à l'occasion de la publication de ses résultast semestriels. La maison-mère de Free a conquis 3,6 millions d'abonnés mobiles en six mois, soit 5,4% du marché français.
Une grande part vient bien sûr des opérateurs historiques: sur les six premiers mois, deux millions de Français ont porté leur numéro chez Free, soit la moitié des demandes de portabilité sur la période. L'arrivée du quatrième opérateur a visiblement dopé le marché, car les demandes de portabilité ont doublé par rapport aux six derniers mois de 2011.
Financièrement, l'activité mobile a généré 320 millions d'euros de revenus supplémentaires, mais 44 millions d'euros de pertes brutes d'exploitation (Ebitda). Logiquement, cela a dopé le chiffre d'affaires total du groupe (+39%, à 1,4 milliard d'euros). Mais cela a aussi plombé sa rentabilité: le bénéfice net chute de 45% (à +80 millions d'euros).
Free répond aux attaques de Bouygues
Commentant ces résultats, sur l'antenne de BFM Business, le directeur général Maxime Lombardini a vivement répondu aux critiques de ses concurrents. "La rentabilité de nos concurrents diminue, mais elle reste très élevée. La marge de SFR a même augmenté au premier semestre. Cela reste de colossales vaches à lait, mais moins qu'avant. C'est bien sûr désagréable de voir sa marge brute d'exploitation passer de 40% à 20%, mais cela reste énorme", a-t-il martelé, soulignant que peu de secteurs jouissaient de telles marges.
"Nos concurrents ont distribué 5,5 milliards d'euros de dividendes en 2011: cela donne-t-il vraiment l'impression d'un champ de ruines?". Il a rappelé "inverstir pratiquement deux fois plus que ses concurrents", en pourcentage du chiffre d'affaires.
Maxime Lombardini s'en est particulièrement pris à Bouygues, "un groupe que je connais bien pour y avoir passé 15 ans", a rappelé cet ancien de TF1. "Il y a toujours un double discours chez Bouygues: je suis ultra-libéral quand ça m'arrange, et je suis quasi-marxiste quand ça m'arrange". Il a dénoncé les investissements réduits de Bouygues Télécom dans la fibre optique ("pas un euro alors que Free a dépensé 700 millions") et dans l'ADSL (où la filiale du groupe de BTP "utilise le réseau de SFR").
Le titre de l'encadré ici
|||Un représentant du patronat au conseil d'administration
Signe supplémentaire de l'institutionnalisation de Free, l'opérateur a désormais comme administrateur le président de l'Afep, le lobby des plus grandes entreprises françaises (sans que toutefois Iliad fasse elle-même partie de l'Afep). Il s'agit de Pierre Pringuet, directeur général de Pernod Ricard, qui vient d'être porté à la présidence de l'Afep en remplacement de Maurice Levy. Cet X-Mines, conseiller de Michel Rocard entre 1981 et 1983, a été jugé plus apte à négocier avec le nouveau pouvoir socialiste. Il est administrateur d'Iliad depuis 2007.