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Free ferme la porte à Bouygues

Free ferme la porte à Bouygues.

Free ferme la porte à Bouygues. - Charles Platiau - Reuters

Free exclut tout rachat de Bouygues Telecom, ce qui éloigne la perspective d'une consolidation.

La perspective de passer de quatre à trois opérateurs mobiles s'éloigne. Lundi 1er septembre, Free a écarté l'idée de participer à toute consolidation. "Pour nous, la consolidation n'est plus à l'ordre du jour. Aujourd'hui, nous ne sommes plus sur l'hypothèse d'une consolidation. Nous sommes passés à un autre projet plus excitant et plus ambitieux", a déclaré le directeur général Maxime Lombardini, faisant allusion à son offre de rachat de l'opérateur américain T-Mobile

Occasion manquée

Maxime Lombardini est revenu sur les discussions de rachat de Bouygues Telecom au printemps: "Il s'est avéré que Bouygues n'était pas si vendeur que ça, et en tous cas, à un prix éloigné de ce qu'on pouvait proposer".

En juin, l'agence Bloomberg avait assuré que Free avait proposé 4 à 5 milliards d'euros, mais que le groupe de BTP exigeait 7 à 8 milliards d'euros. Puis en août, le fondateur de Free, Xavier Niel, avait déclaré au Wall Street Journal: "Nous avons dit à Bouygues: soit vous êtes vraiment à vendre, soit nous nous tournons vers d'autres options qui rendront difficile tout retour en arrière".

"Le problème n'était pas tant le prix. Bouygues n'a même pas répondu à notre offre, n'arrivant visiblement pas à se décider. On ne pouvait pas attendre des mois qu'ils se décident...", explique-t-on aujourd'hui chez Free. 

Intérêt qui diminue

Pour Free, le principal intérêt de racheter Bouygues Telecom est de mettre la main sur son réseau, évitant ainsi de construire le sien. Or cet intérêt diminue au fur et à mesure que Free construit son propre réseau, qui couvre désormais 73% de la population. Chaque jour qui passe rend donc un rachat de Bouygues Telecom moins intéressant...

Enfin, Bouygues pensait peut être mettre Free à terre en cassant les prix dans l'accès internet. Même pas mal, a répondu Free lundi: "L'augmentation de notre génération de cash flow montre que nous ne sommes pas affectés", a déclaré le directeur financier Thomas Reynaud.

En théorie, il existe bien une alternative: un rachat de Bouygues Telecom par Orange. Mais une telle opération impliquerait une participation de Free, au moins pour reprendre le réseau de Bouygues Telecom. Difficile donc à mener sans la participation du trublion du secteur...

Et maintenant , l'Allemagne?

"Xavier Niel peut avoir un intérêt pour le marché allemand", a déclaré lundi le directeur financier de Free Thomas Reynaud. Il a précisé qu'il s'agirait d'un développement mené à titre personnel, et non via Free/Iliad. Il a ajouté qu'était étudiée la possibilité de devenir opérateur virtuel (sans réseau), en utilisant les conditions avantageuses proposées suite à la fusion entre les deux opérateurs mobiles e-Plus et 02. En effet, Bruxelles a autorisé cette fusion en juillet, mais à condition d'améliorer les conditions proposées aux opérateurs virtuels.

Jamal Henni