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Free sous pression après les résultats de Bouygues et Orange

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- - AFP

L'opérateur de Xavier Niel a déjà perdu 30% de sa valeur en bourse depuis le début de l'année et le mouvement se poursuivait ce jeudi. En cause : les bons résultats annuels de Bouygues et Orange, des doutes sur l'Italie et l'éloignement de la perspective d'une consolidation.

Bouygues et Orange ont ouvert le bal des résultats annuels dans les télécoms, avec des publications solides. Bouygues Télécom reste sur sa bonne lancée avec encore 194.000 recrutements de clients fixe et mobile au quatrième trimestre, ce qui porte à plus de 800.000 le nombre de nouveaux abonnés avec forfait sur l'année. Le chiffre d'affaires de l'opérateur progresse de 6% en 2018. 

Orange affiche également des recrutements positifs : +182.000 au quatrième trimestre et plus de 600.000 sur l'ensemble de l'année, ce qui se traduit par une progression de 0,9% de son chiffre d'affaires en France. La croissance et les prévisions de l'opérateur restent néanmoins modestes en raison de l'intensité concurrentielle sur le marché, selon les dirigeants d'Orange. 

Pas d'effet Freebox Delta

Les états-majors des deux opérateurs sont en tout cas sur la même longueur d'onde : l'arrivée de la Freebox Delta, en décembre, n'a pas eu d'impact sur les recrutements. Ce qui laisse penser que Free reste en mauvaise posture, après avoir égaré 61.000 clients fixe et 160.000 clients mobile sur les 9 premier mois de 2018. Déjà malmené en bourse, le titre Iliad a à nouveau été sanctionné ce jeudi, également en raison d'un article dans la presse italienne qui évoque un ralentissement du marché local, où l'opérateur s'est lancé l'été dernier. Iliad, qui publiera ses résultats annuels le 19 mars, affiche un repli de 30% en bourse depuis le 1er janvier et de plus de 50% depuis un an. 

Et il ne faudra visiblement pas compter tout de suite sur une consolidation qui redonnerait de l'air à tout le secteur. "Le niveau d'espoir sur une consolidation a baissé, c'est regrettable mais c'est incontestable", a affirmé Stéphane Richard, le PDG d'Orange, lors de la présentation des résultats. "Il n'y a aucun scénario qui se dessine aujourd'hui, ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de surprise, mais la perspective d'une recomposition à court terme est faible", a-t-il ajouté. 

Une fenêtre de tir limitée 

Des propos qui corroborent ceux de Martin Bougyues : "nous n'avons aucune discussion avec qui que ce soit", a assuré le patron de l'opérateur, qui apparaît comme un "consolidateur" possible. "S'il devait y avoir des discussion entre d'autres opérateurs, immanquablement ils finiraient par nous contacter, or à ce jour nous n'avons été contactés par personne", a-t-il précisé, avant de rappeler que le secteur allait entrer à l'automne dans la procédure de mise en vente des fréquences 5G, une période où les discussions entre opérateurs seront interdites.