Fusion EADS/BAE: Le bras de fer entre Londres et Paris
Après avoir menacé d'utiliser son veto, Londres en dit un peu plus sur les raisons qui pourraient l'amener à bloquer le projet de fusion entre l'avionneur européen EADS et le groupe britannique de Défense BAE Systems, ce lundi 8 octobre.
Philip Hammond, secrétaire à la Défense britannique a ainsi indiqué à la BBC que la participation de la France dans la future entité issue du mariage entre les deux entreprises doit être inférieure à 10%. A cette seule condition, le Royaume-Uni donnera son feu vert au projet.
La France détient actuellement 15% du capital d'EADS, ce qui représenterait 9% des parts dans la future fusion. Mais Paris pourrait également racheter les actions du groupe Lagardère dans EADS, soit 7,5% du capital.Le groupe français souhaite en effet se désengager de l'avionneur européen dans un avenir proche.
Comme le Royaume-Uni, EADS et BAE Systems veulent une intervention minimale des Etats, ne serait-ce que pour protéger les acquis du groupe britannique aux Etats-Unis, très présents sur des contrats du Pentagone dits "sensibles".
Londres convaincue que la date du 10 octobre ne peut être respectée
Philip Hammond a ajouté qu'il n'y avait aucune chance qu'un accord sur la fusion soit conclu avant mercredi 10 octobre à 14h00, l'heure limite fixée aux deux groupes par les autorités boursières britanniques pour qu'ils détaillent leur projet. Il a ajouté qu'il revenait aux entreprises de demander un report de cette échéance.
Or, les dirigeants d'EADS ont rappelé plusieurs fois qu'ils comptent tenir cette date butoire. Mais à seulement deux jours de ce rendez-vous fatidique, le respect de ce délai semble compromis. D'autant plus que rien n'empêche réellement un report du rendu du projet.