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Fusion PSA-FCA: la famille Peugeot compte bien à terme renforcer sa part du capital

S'il refuse de "donner une guidance", le PDG de FFP, holding actionnaire de référence de PSA, laisse entendre qu'une montée au capital de la future entité était probable. Mais pas dans l'immédiat.

Le projet de fusion entre PSA et Fiat-Chrysler (FCA) est désormais bien lancé. Les deux groupes ont signé un accord pour créer le 4ème constructeur mondial (en volume). De quoi satisfaire Robert Peugeot, le PDG de FFP, holding actionnaire de référence de PSA, invité sur le plateau de Good Morning Business, ce vendredi. Il se félicite ainsi d'un "choix lucide" pour "mettre l'entreprise en position de gagner".

Au-delà de la stratégie, les arcanes de l'accord concernent évidemment la répartition du capital de la future entité. Concrètement, la famille Agnelli (qui contrôle FCA) possédera 14% du capital tandis que les Peugeot n'auront que 6,1%. Mais l'accord signé entre les deux entreprises laisse la possibilité à la famille Peugeot d'acquérir en exclusivité 2,5% supplémentaires du nouveau groupe, moyennant une somme d'environ un milliard d'euros. "Si nous avons obtenu dans toutes les négociations la possibilité exclusive (…) de remonter au capital (…) c'est parce que nous avons bien tendu l'intention de nous en servir. Jusqu'à 2,5% ? On verra" explique Robert Peugeot.

Pas "un petit concours d'école primaire" avec les Italiens

S'agissant d'entreprises cotées, le patron de la holding Peugeot se garde néanmoins de "donner une guidance" [un objectif précis] d'autant plus que la famille dispose pour exercer cette possibilité d'un délai de sept ans à partir de la finalisation de la fusion, laquelle interviendra probablement d'ici un an. "Donc, c'est huit ans à compter d'aujourd'hui pour faire seul cette remontée." Pour le moment, tous les membres décideurs de la famille ne sont pas encore décidés sur le rythme à donner à ce renforcement au capital du nouveau groupe. D'autant plus qu'il faut encore trouver ce fameux milliard d'euros, même si les Peugeot ont "vocation à se développer" glisse Robert Peugeot.

Par ailleurs, la famille n'a pas l'intention de se dégager de Faurecia, dont PSA va se séparer dans le cadre de la fusion. Une fois de plus, Robert Peugeot refuse de confirmer une future montée au capital de l'équipementier mais laisse entendre ces intentions. "Nous avons les moyens, avec le temps de faire les deux" explique-t-il. À savoir, "Faurecia et PSA".

Derrière des stratégies industrielles, la fusion met aussi en lumière la rivalité entre la famille Agnelli et la famille Peugeot. "Je ne vois pas pourquoi on parlerait de match" tempère le patron français. "Dans cette future société, tout le monde est aligné". Pas question donc de faire "un petit concours d'école primaire" avec les Italiens.

Thomas Leroy