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Fusion Renault / Fiat-Chrysler : une relance à certaines conditions ?

Thierry Bolloré et Jean-Dominique Senard, directeur général et président de Renault, Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan et Osamu Masuko, celui de Mitsubishi.

Thierry Bolloré et Jean-Dominique Senard, directeur général et président de Renault, Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan et Osamu Masuko, celui de Mitsubishi. - Behrouz MEHRI / AFP

Selon Reuters, les négociations pour un rapprochement entre les deux constructeurs pourraient reprendre. Mais l’aval de Nissan reste primordial.

Non, le dossier n’est pas mort. A en croire Reuters, la page de la fusion entre Renault et l’italo-américain est loin d’être refermée. En fait, c’est du côté du Japon que les yeux se tournent. Et plus particulièrement vers Nissan, véritable pierre angulaire d’un éventuel accord.

Dans un premier temps, Nissan avait choisi de s’abstenir sur ce projet. Or, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a fait de l’aval de Nissan une condition sine qua non. C’est ce point précis qui a provoqué la rupture des négociations dans la nuit de mercredi dernier.

Le projet de fusion « reste une belle opportunité » a insisté le ministre, en visite au Japon ce lundi, mais il faut d'abord « renforcer l'alliance » entre Renault et Nissan. Une vision partagée par le ministre de l'Industrie japonais Hiroshige Seko.

Un rééquilibrage des forces avec Nissan ?

Ce lundi, c’est une lettre de Jean-Dominique Senard qui a relancé les tensions. Elle annonce à Nissan que Renault s’abstiendra sur le vote du prochain conseil d’administration du constructeur japonais, dont la nouvelle configuration aurait lésé la gouvernance de Renault. Lundi matin, Nissan a confirmé avoir reçu la missive, jugeant « hautement regrettable » la décision de Renault qui va « à l’encontre des efforts entrepris par le constructeur pour améliorer sa gouvernance. » Il faut dire que l’abstention de Renault n’est pas sans conséquences : le Français possède 43% du capital de Nissan et son abstention bloque donc toutes les tentatives de réformes.

Comment sortir de ce bras-de-fer ? Selon Reuters, Nissan est sur le point de demander à Renault de réduire de manière significative sa participation dans son capital en échange de son soutien à un rapprochement avec Fiat Chrysler.

Cela permettrait d’opérer ce fameux « rééquilibrage » réclamé la gouvernance de Nissan, depuis l’arrestation de Carlos Ghosn. De son côté, l’Etat a ouvert la porte à une réduction de sa participation pour assurer la fusion.

Mais FCA n’est pas particulièrement enthousiaste à une baisse de la participation de Renault dans Nissan. « Cela fait partie intégrante de la valeur de Renault » souligne une source du dossier à Reuters.

Les négociations pourraient donc se relancer et durer plusieurs semaines. Si elles aboutissent… En l’état actuel, rien ne prédit une issue favorable à ce dossier.

La rédaction avec Reuters