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Gap ferme son magasin des Champs-Elysées, symbole d'une descente aux enfers pour la marque

Avec des ventes en fortes baisses, le groupe d'habillement américain n'a plus d'autres choix que de multiplier les fermetures de boutiques, notamment à Paris. Gap n'a jamais réussi en enrayer la montée en puissance des nouveaux concurrents.

Vingt ans après s'être installé, le magasin Gap des Champs-Elysées va baisser le rideau, ce samedi. Il ne réalisait plus que 9 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit deux fois moins qu'en 2008, selon des chiffres du Monde. Toujours selon le quotidien, les ventes de Gap en 2019 devraient atteindre 45 millions d'euros en France, soit une chute de 30% par rapport à 2018.

Un symbole de la descente aux enfers entamée par l'enseigne dans le monde entier, depuis plusieurs années, avec une inexorable baisse de ses ventes. Face à ces mauvais chiffres, le groupe a entamé l'an dernier un vaste plan de restructuration. Parmi les mesures prévues, la fermeture de 230 boutiques d'ici mars 2021, dont celle des Champs-Elysées mais aussi celles du boulevard des Capucines, de la rue de Rivoli ou encore du boulevard Saint-Michel, à Paris. "Nous sommes convaincus que ces fermetures renforceront la santé de la flotte et serviront de base plus appropriée à la revitalisation de la marque", affirmait le groupe en septembre dernier.

Raté le virage du e-commerce

C'est une page d'histoire qui se tourne. Ancienne star du jean dans les années 90, le géant de l'habillement n'a finalement jamais su rivaliser avec la concurrence bon marché arrivée en force : Zara, Primark ou encore H&M… De la même façon, la montée du e-commerce a laissé la marque sur place.

 Reste que le groupe dispose, néanmoins, des quelques filiales performantes, dont Old Navy. Un temps, le groupe a même évoqué une scission avec cette dernière avant de finalement y renoncer la semaine dernière. "Le conseil d'administration a estimé que le coût et la complexité d'une séparation en deux entreprises distinctes, associés à un ralentissement de la performance de l'entreprise, limitaient notre capacité à rendre cette opération suffisamment rentable", a indiqué le groupe.

L'entreprise a par ailleurs légèrement révisé à la hausse jeudi sa prévision de bénéfice par action ajusté pour 2019, grâce notamment au succès un peu plus important que prévu de ses opérations de promotions pendant les fêtes.

Thomas Leroy avec Laura Cambaud