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Gaspillage : le gouvernement va interdire la destruction des invendus non alimentaires

Edouard Philippe, premier ministre.

Edouard Philippe, premier ministre. - Alain Jocard - AFP

La mesure, une « première mondiale », sera effective d’ici deux à quatre ans en France, a annoncé mardi le Premier ministre Edouard Philippe.

C’est une méthode qui avait choqué le grand public. A Noël dernier, des millions de produits neufs invendus avaient été détruits par le géant Amazon, selon le magazine Capital de M6. Le lendemain, Brune Poirson, Secrétaire d'État à la Transition écologique, avait annoncé une loi pour interdire ce type de pratique.

L’annonce a donc été officialisée, ce mardi, par le Premier ministre Edouard Philippe, en visite dans un magasin Cdiscount du 11ème arrondissement. « C'est un gaspillage qui choque, qui choque l'entendement (...) un gaspillage scandaleux » a-t-il martelé. Le gouvernement compte faire figurer une mesure dans le projet de loi sur l’économie circulaire « qui consistera en l'interdiction de l'élimination des invendus, neufs ou en général ». « Ce sera une première mondiale » a assuré le Premier ministre.

Pour quelle date ? Selon Matignon, interrogé par l’AFP, la mesure s'appliquera à partir de fin 2021 pour les produits disposant d'une filière de collecte et recyclage dite « REP ». Et fin 2023 « au plus tard » pour les autres.

Le secteur du luxe visé

Mais cette loi n’est pas si évidente pour certains acteurs. Le secteur du luxe n’hésite pas à détruire, pour des millions d’euros, des vêtements ou des cosmétiques. Avec un objectif : protéger la marque, et éviter que les invendus ne se retrouvent sur des circuits parallèles, bradés à des prix inférieurs. De la même façon qu’elles ne proposent pas de soldes, pour ne pas dévaluer leur prestige, elles préfèrent ainsi détruire les invendus.

Quant aux marques de prêt-à-porter classiques, elles détruisent les invendus défectueux. H&M détruirait ainsi environ 12 tonnes de vêtements par an.

Pour Amazon, c’est plutôt le fait que les produits viennent souvent de Chine qui pose problème. Le géant américain fait payer le prix fort le stockage des invendus, si bien que le rapatriement coûte plus cher que la destruction.

La rédaction avec AFP